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Consommation
En Europe, le végétarisme reste marginal

Au Sommet de l’élevage mercredi 2 octobre, FranceAgriMer a présenté un panorama du végétarisme en Europe et ses incidences sur la consommation de viande en France.

Grazyna Marcinkowska, chargée d’étude à FranceAgriMer, a présenté les résultats de l’enquête sur le végétarisme en Europe.
© C. J./Apap

Il paraît que la consommation de viande baisse. C’est vrai qu’on la consomme désormais avec modération chez les flexitariens. Et plus du tout chez les végétariens, les végétaliens et les vegan. Mais derrière ces rumeurs et l’émergence de ces nouveaux modes de consommation, quelle est la réalité ? FranceAgriMer a fait parler les chiffres * au Sommet de l’élevage mercredi 2 octobre.

Mange-t-on vraiment moins de viande qu’avant ? La réponse est non. Que ce soit en France ou chez nos voisins européens (Espagne, Royaume-Uni, Allemagne), si la consommation de viande globale tendait à s’éroder depuis une décennie, elle s’est aujourd’hui plutôt stabilisée autour de 85 kg par habitant et par an, l’Espagne et le Royaume-Uni restant toujours de gros consommateurs (voir graphique).

En France, les achats des ménages pour leur consommation à domicile ont certes baissé… mais la consommation en dehors du foyer se développe. Finalement, ce n’est pas tant que l’on mange moins de viande, c’est surtout qu’on la mange différemment : les produits élaborés ont la cote, au détriment des produits bruts.

En parallèle, certains consommateurs vont plus loin et limitent, voire suppriment complètement leur consommation de viande. Ce phénomène n’est pas nouveau. En revanche, il bénéficie d’un terrain porteur. Ainsi, l’éloignement du monde rural modifie le rapport à la viande, tandis que les avancées scientifiques sur la conscience animale apportent des arguments en faveur de l’abandon de consommation de viande, ou au moins, d’une consommation éthique et basée sur le bien-être animal.

5,6 % des sondés dans quatre pays d’Europe

Le déploiement de l’offre végétarienne et vegan est également un facteur facilitateur : de grandes marques généralistes développent des gammes spécifiques végétales comme Herta, Fleury Michon… Hors domicile, les établissements se spécialisant dans l’alimentation végétarienne ou vegan se multiplient. Même McDonald's propose un burger végétarien !

De leur côté, les politiques publiques incitent aussi à limiter la consommation de viande avec leurs allégations en matière de santé et l’instauration du menu végétarien en restauration collective. Sans oublier le militantisme médiatique…

Jeune, cadre et urbain

Malgré tout, FranceAgriMer note que le phénomène reste marginal (et donc difficile à mesurer !) : les personnes qui se déclarent végétariens, végétaliens ou vegan ne représentent que 5,6 % des sondés dans les quatre pays. En outre, il semblerait que ce taux soit surestimé : certaines personnes se déclarent végétariennes, mais n’excluent pas totalement la viande de leur consommation.

Ce végétarien déclaré est donc difficile à cerner, mais il est plutôt jeune, cadre, urbain. Son choix d’évincer la viande de son menu est dicté par de multiples raisons, mais la cause animale vient en tête, et ce, dans tous les pays européens. Les flexitariens qui réduisent leur consommation de viande sans pour autant franchir le pas du végétarisme représentent entre 20 et 25 % des populations des quatre pays étudiés et sont plutôt motivés par l’aspect santé et la tendance « à consommer moins, mais mieux ».

* Étude réalisée par le Crédoc pour FranceAgriMer et l’observatoire Cniel des habitudes alimentaires (Ocha) en 2018.

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