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Eckes Granini inaugure sa nouvelle ligne PET à Mâcon

Les Marchés Hebdo : Vous avez inauguré le 11 septembre une nouvelle ligne d’embouteillage au sein de votre usine de Mâcon. Quelles sont ses caractéristiques ?

Emmanuel Manichon : Après une première séquence d’investissement de 40 millions d’euros depuis 2008, qui nous a permis de construire un atelier de préparation de jus et trois lignes d’embouteillage PET et verre, nous avons décidé de poursuivre la modernisation de l’usine de Mâcon en consacrant cette année 20 millions supplémentaires pour augmenter notre capacité de production sur le PET. Nous avons donc remplacé une de nos deux lignes PET par une nouvelle, d’une capacité de 24 000 bouteilles par heure. La ligne est entrée en production en juin dernier. Elle est en train, progressivement, de monter en puissance, le temps de roder tous les équipements, pour pouvoir atteindre sa pleine capacité d’ici à l’année prochaine, et nous permettre de fabriquer entre 120 et 130 millions de litres de jus en bouteilles PET par an. Elle fera principalement du pur jus sous marque Joker, mais elle pourra faire d’autres types de productions en fonction des besoins, pour Granini ou Pago.

Elle nous permet de doubler notre capacité de production sur les purs jus

LMH : Quels avantages vous apporte cette nouvelle ligne ?

E. M.  : Elle nous permet d’abord de doubler notre capacité de production sur les purs jus, un segment en croissance de 3 % par an sur le moyen terme, sur un marché des jus stable. Cette activité est particulièrement importante pour nous puisqu’elle représente 55 % de nos volumes et de notre chiffre d’affaires en comptant les purs jus en PET et en bouteilles en carton. Elle nous apporte aussi davantage de souplesse, pour nous permettre de mieux répondre à la demande instantanée. Jusque-là, nos lignes PET fonctionnaient six jours sur sept. Elles étaient donc en pleine capacité de production sachant que nous avons besoin d’un jour par semaine pour le nettoyage, l’entretien. La nouvelle ligne fonctionnera cinq jours par semaine en règle générale, ce qui nous permet de garder un peu de marge de manœuvre pour répondre à des pics de demande ou en cas d’aléas techniques, par exemple. Enfin, elle nous permet de faire des choses que la précédente ne pouvait pas, notamment en matière de formes de bouteille, de technologie de remplissage, ce qui nous offre des perspectives d’innovations.

LMH : Vous lancez justement une nouvelle bouteille pour le pur jus Joker…

E. M.  : Oui, cette nouvelle forme n’aurait pas pu voir le jour sur l’ancienne ligne. Nous l’avons appelée avec humour « la Jokonde », en référence à Joko, la mascotte de Joker. Elle sera spécifique aux purs jus en PET. Elle combine l’identité connue et reconnue de Joker, avec une base carrée, comme l’ancienne bouteille, mais le haut est rond, pour rappeler la forme de l’orange. Nous avons même été jusqu’à reconstituer la peau de l’orange avec au-dessus des gravures faisant penser au chapeau du joker. Nous avons voulu mettre dans cette bouteille à la fois la personnalité de la marque Joker et ce que les consommateurs attendent du pur jus, pour en faire une bouteille réellement différente sur le marché. Sur cette ligne aseptique, les préformes sont directement soufflées et remplies dans la même machine, une Combibloc, ce qui utilise moins de produits chimiques de désinfection et de stérilisation, et nous permet également d’envisager des développements et des innovations technologiques que nous ne pouvions pas faire avant. Pour le moment nous sortons une bouteille de 1 litre. La nouvelle bouteille de 1,5 litre rejoindra la famille l’année prochaine. Et nous convertirons les autres formats au fur et à mesure.

LMH : Quels autres aménagements avez-vous entrepris pour moderniser l’usine ?

E. M.  : Cette enveloppe de 20 millions d’euros comprend également la construction d’un autre bâtiment de 3 000 m2, qui abritera la nouvelle ligne. Et d’une passerelle entre nos locaux et ceux de notre partenaire logistique Alainé, qui est situé juste en face de nous, de l’autre côté de la rue. Cela nous permet d’envoyer nos palettes, une fois qu’elles sont constituées, directement chez Alainé pour qu’elles soient stockées dans leur entrepôt. La passerelle est déjà construite, elle devrait être opérationnelle au plus tard en cette fin d’année.

LMH : Qu’avez-vous prévu comme campagne de communication pour accompagner le lancement de la bouteille « Jokonde » ?

E. M.  : Nous allons commencer à communiquer davantage d’ici à la fin de l’année. Maintenant que nous avons renforcé notre capacité, nous allons mettre, encore plus, l’accent sur les purs jus en 2018, à la fois en termes de communication, de promotion et de lancement de nouveaux produits, pour nous développer encore plus dans ce segment qui lui-même est en croissance. Il y aura une publicité spécifique à la nouvelle bouteille en télévision et tout un plan 360°, avec du numérique, des promotions, de la PLV et des dégustations pour que le consommateur prenne en main la nouvelle bouteille.

Une situation très tendue sur l’approvisionnement

LMH : Expliquez-nous votre procédé de fabrication pour le pur jus.

E. M.  : En très grande majorité, les oranges sont cueillies au Brésil et pressées là-bas dans les 24 heures suivant leur récolte. Le jus est refroidi à une température comprise entre 0 et 5°C et transporté par bateau jusqu’en Europe où il est mis dans des citernes et livré en usine. Les assemblages sont ensuite faits à Mâcon.

LMH : Les producteurs de jus alertaient l’an dernier sur la forte hausse des prix du jus d’orange. Qu’en est-il cette année ?

E. M.  : La récolte de l’année dernière a été catastrophique. Les stocks qui permettent d’assurer la bonne transition entre deux saisons ont été complètement épuisés. Même si la récolte est un peu meilleure cette année, elle ne permettra pas de reconstituer ces stocks. Nous restons dans une situation très tendue sur l’approvisionnement en jus d’orange, qui se résoudra progressivement si les récoltes sont meilleures les prochaines années.

Repères

Eckes Granini France en bref

Filiale du groupe familial allemand Eckes Granini

200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016

310 collaborateurs

4 marques : Joker, Réa, Granini et Pago

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