Cristal Union défend sa stratégie industrielle et commerciale
> Olivier de Bohan, président de la coopérative, et Alain Commissaire, directeur général de Cristal Union, maintiennent leur refus d'un mariage avec Tereos.
« La question n'est pas de se regrouper pour produire à moins cher ; elle est d'amener le sucre chez le consommateur à un bon prix », a considéré devant la presse nationale, le 16 mars dernier, Olivier de Bohan, président de la coopérative Cristal Union. La présentation à la presse des bons résultats financiers du numéro 2 français du sucre de betterave, la veille de son assemblée générale, a inévitablement dérivé sur le souhait persistant de la coopérative numéro 1, Tereos, d'engager des discussions en vue d'un rapprochement.
L'endettement net réduit à 345 millions d'eurosLe directeur général de Cristal Union, Alain Commissaire, a mis en avant le risque de voir les grands clients industriels de CristalCo s'échapper vers d'autres fournisseurs européens s'ils devenaient dépendants à plus de 50 % d'un trop grand sucrier français. Il a rappelé que les dix sucreries de son groupe « avaient été travaillées dans l'esprit de compétitivité ». Plus de 90 millions d'euros ont encore été investis dans la modernisation au cours de l'exercice 2013-2014. Olivier de Bohan craint de perdre une partie de ces outils dans un mouvement de rapprochement, au profit de Südzucker (actionnaire de Saint Louis Sucre), a-t-il glissé en aparté. Les investissements ont très tôt anticipé la fin des quotas. Les intégrations successives (Établissements d'Erstein, Boudon, Vermandoise) ont engendré des frais d'harmonisation. Mais la rentabilité du groupe a permis de réduire l'endettement net à 345 millions d'euros. Ce dernier, rapporté aux capitaux propres (le « gearing »), est bien inférieur à 1 ; son rapport à l'Ebitda est « très favorable », a souligné le directeur général, en montrant que Cristal Union était devant ses concurrents sur ce critère.
“Crainte de perdre des outils industriels dans un mouvement de rapprochement
Le groupe vient de vivre, de 2012 à 2014, ses trois meilleurs résultats financiers. En 20132014, exercice marqué par une récolte plus difficile et des prix en baisse, son résultat net a été de 119 millions d'euros pour 1,8 milliard d'euros de chiffre ” d'affaires.
De quoi aborder avec sérénité la dégradation des résultats attendue du fait de la baisse des prix de cette année et l'arrêt du régime actuel des quotas de sucre à compter de l'exercice 2017-2018.