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Christian Mazuret , PDG FraSynutra nce «IL FAUT ÉTABLIR DES PARTENARIATS DURABLES»

Début 2016, l'usine de fabrication de lait infantile créée à Carhaix par Synutra, en partenariat avec Sodiaal, sera pleinement opérationnelle. Pour Christian Mazuray, PDG de Synutra France, nouer des partenariats durables avec les entreprises chinoises est indispensable.

Christian Mazuray,
président directeur général
de Synutra France
Christian Mazuray,
président directeur général
de Synutra France
© R.d

 

Comment est né le projet de Carhaix et où en est-il ?

Christian Mazuray - Mes relations, établies dans le cadre d'Eurosérum, avec la diététique infantile en Chine datent de 1987. Quand Synutra a souhaité investir dans la fabrication de lait infantile en France, elle a souhaité mettre en place des partenariats durables. La première étape a été d'établir des contrats avec Sodiaal et Eurosérum pour la fourniture de lait et lactosérum. La sécurité d'approvisionnement est essentielle pour Synutra. Puis nous avons lancé le projet industriel. Il a fallu un an et demi pour la conception et deux ans pour la construction. Les deux tours de séchage fournies par SPX ont été installées cet été. Nous avons commencé les premiers essais en septembre et l'usine sera complètement opérationnelle en janvier 2016.

Quelles sont ses caractéristiques ?

C. M. - L'usine comporte 38000 m2 de bâtiments, emploiera 230 personnes et produira 100 000 tonnes par an de lait infantile premier âge, deuxième âge et de croissance, destiné au marché chinois. C'est un outil ultra-moderne, qui sera une référence mondiale pour la fabrication de lait infantile. Depuis les scandales alimentaires en Chine, les normes chinoises de sécurité et traçabilité se sont beaucoup renforcées. L'usine comporte des zones ultra-propres, de type pharmaceutique, avec un traitement de l'air, des zones de circulation et des zones totalement automatisées pour éviter toute contamination. Il y a aussi 850 mètres de galerie de visite. Synutra souhaitant une totale transparence, l'usine a été conçue pour être visitable. Tout le lait sera conditionné sur place dans un atelier d'emboîtage. Pour réduire les coûts de transport et limiter le flux de camions, nous fabriquerons nos boîtes sur place à partir de tôles d'aluminium. Le lait sera expédié par camion puis bateau à partir des ports du Havre et à terme de Brest et Nantes.

D'où viendront les matières première ?

C. M. - L'usine traitera 300 millions de litres de lait par an fournis par Sodiaal et 600 millions de litres de lactosérum fournis par Eurosérum. Le lait sera collecté chaque jour chez des éleveurs autour du site. Le lactosérum proviendra des fromageries bretonnes d'Entremont. Des contrats sur 20 ans ont été passés avec Sodiaal et Eurosérum. Pour nos clients comme pour les éleveurs, établir des partenariats sur le long terme est indispensable. Les Chinois sont de très bons commerçants et ont une bonne maîtrise de leur territoire. Et ils ont besoin de sécuriser leurs approvisionnements en volumes, qualité et régularité.

Quelles sont les perspectives sur le marché chinois ?

C. M. - Les perspectives sont très importantes. Il y a trois ans, il se disait qu'on allait manquer de lait. Par sécurité, beaucoup d'entreprises chinoises ont passé des engagements et constitué des stocks. En 2014-2015, du fait de ces stocks, elles ont donc moins importé, ce qui a donné l'impression d'un ralentissement de l'activité. Mais la consommation de lait infantile n'a pas baissé. L'assouplissement de la loi sur l'enfant unique n'a pas les effets escomptés. Mais chaque enfant a six personnes prêtes à lui consacrer beaucoup de moyens. De plus, une communication importante est faite sur la consommation de produits laitiers, pour baisser la mortalité infantile, lutter contre l'ostéoporose. Et avec la concurrence, les prix devraient baisser pour les consommateurs. Les besoins continueront donc à être très élevés.

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