Aller au contenu principal

Aromatisation
Bio ou naturel ? Le choix pourrait se restreindre

Aujourd’hui, selon la réglementation française et européenne, un industriel peut aromatiser son produit bio avec au choix un arôme biologique ou un arôme naturel. Ce choix va-t-il se restreindre avec l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen ?

Le législateur pousse vers l'usage d'arômes 100% biologiques.
© Reussir

Le débat sur l’utilisation d’un arôme naturel non bio dans la formulation d’un produit bio pourrait être relancé avec le nouveau règlement européen. Même si le règlement est encore assez flou en la matière et nécessite une explication de texte de la part de la Commission européenne, les professionnels commencent à anticiper en tentant une première interprétation. « Notre lecture actuelle du texte peut laisser penser que certaines sous-catégories d’arômes naturels ne seraient plus autorisées dans la fabrication de produits biologiques. Concernant les arômes bios, ils devraient être a priori à 100 % bios alors qu’il y a une tolérance en France à 95 % de l’arôme dans son ensemble et à 95 % de la partie aromatisante », note Claire Dimier-Vallet, chargée de projet au Syndicat des transformateurs et distributeurs de produits naturels et de culture biologique (Synabio).

Le texte est assez confus, cela pose des soucis

En outre, les arômes ne sont actuellement pas comptabilisés dans les 95 % d’ingrédients ou de matières premières bios nécessaires pour arborer la certification. Ce point réglementaire pourrait évoluer, le nouveau règlement européen introduisant les arômes dans ce pourcentage. Les industriels avaient jusqu’à présent le choix entre des arômes bios ou des arômes naturels bios ou non bios. Cette palette de possibilité pourrait donc se restreindre pour se caler sur la nouvelle réglementation. « Si cette lecture se confirme, cela va limiter le champ des possibles et complexifier la formulation », observe Claire Dimier-Vallet.

Un effort de R&D avec les aromaticiens

Les consommateurs se réjouiront sûrement de constater une amélioration dans la formulation de leurs produits bios. Les industriels, eux, vont devoir poursuivre leur travail avec les aromaticiens pour trouver des alternatives. « La situation n’est pas très claire pour le moment, le texte est assez confus et cela pose des soucis. Il y a quand même une volonté du législateur de mieux encadrer l’utilisation des arômes dans le bio, mais on a encore du mal à en évaluer les retombées. Notre message est plutôt d’inciter les entreprises à trouver d’autres solutions », explique Charles Pernin, délégué général du Synabio. Le législateur souhaite ainsi pousser les entreprises à travailler davantage les arômes 100 % biologiques plutôt que des arômes naturels souvent non bios, pour renforcer la qualité des produits. « Sur les arômes, il n’y aura pas d’acte délégué ou d’exécution. Mais nous espérons que la Commission européenne arrivera à produire une note d’interprétation qui donnera une lecture claire du texte », conclut Charles Pernin.

Une évolution préconisée par un groupe d’experts européen

Le groupe d’experts européen EGTOP, créé en 2009 par la Commission européenne pour émettre des avis techniques la production biologique, a formulé des préconisations sur les arômes en avril 2014. Ce rapport était en première ligne pour les discussions sur le nouveau règlement bio européen. Parmi ses conclusions, il remettait notamment en cause l’utilisation de l’appellation « arôme naturel » dans les produits bios, pour des arômes dont la matière de base ne serait pas le reflet de l’arôme obtenu. Il préconisait entre autres la prise en compte des arômes dans le calcul du pourcentage d’ingrédients d’origine agricole et l’utilisation exclusive de support d’arômes biologiques, pour la partie non aromatisante. Enfin, il considérait que seuls les arômes naturels dont la partie aromatisante a été obtenue à plus de 95 % à partir de la matière première visée devraient être utilisables en bio.

Les plus lus

bouverie en abattoir
Vidéo L214 chez Bigard : le ministère remet le contrôle vidéo en abattoir sur la table

L214 a diffusé une enquête filmée dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte d’Or), lors d’abattages halal. Le…

vue de haut, une carte de France dessinée avec du blé, du beurre, des oeufs, de la viande, du fromage, des pommes, des tomates, du soja, du saumon
Souveraineté alimentaire : quelles sont les fragilités françaises ?

Un rapport du gouvernement évalue la souveraineté alimentaire de la France et dévoile des zones de fragilité préoccupantes.…

« On ne s’en sort plus ! » le cri d’alarme des PME et ETI face aux complexités d’Egalim

La Feef, Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France, qui rassemble PME et ETI appelle à un choc de simplification…

merguez et saucisses végétales d'HappyVore
Steak végétal 2 – Marc Fesneau 0

Le Conseil d’état suspend le décret interdisant aux produits végétaux d’utiliser des dénominations de produits animaux.…

incendie dans une exploitation avicole
Oeufs : 600 000 poules perdues en Espagne dans un incendie

Un incendie a ravagé une importante exploitation de poules pondeuses dans la région de Castille-La-Manche.

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
Les prix du blé, du maïs et des orges progressent avec des conditions de cultures dégradées

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le petit Meunier vous…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio