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L’expérience de Bureau Veritas
« Avec notre solution Origin, les cartes de la traçabilité sont rebattues »

Vincent Bourdil, vice-président Food Service Line de Bureau Veritas.
© DR

Les Marchés Hebdo : Quelle stratégie Bureau Veritas mène-t-il pour développer la blockchain ?

Vincent Bourdil : Bureau Veritas s’y intéresse depuis deux ans. La blockchain fonctionne très bien pour la traçabilité des produits alimentaires puisqu’elle enregistre tout, étape après étape, et sans effacer les actions précédentes. Rien ne peut être modifié sans que le registre en garde la trace. Mais il faut que les acteurs jouent le jeu pour rentrer les bonnes informations au fil de la fabrication du produit. Nous avons travaillé avec bon nombre d’acteurs de l’écosystème blockchain, dont des start-up comme Stratumn ou encore des grands groupes comme IBM, pour comprendre comment on pouvait appliquer cette technologie à l’alimentaire et développer ainsi une offre de services.

LMH : Ces recherches vous amènent à lancer le 5 mars une solution baptisée Origin. Vous nous en dites plus ?

V. B. : Origin est un label de traçabilité, appliqué directement sur les produits. Le consommateur pourra scanner le label avec son téléphone et accéder via la blockchain à toute l’histoire du produit. Avec notre solution, les cartes sont rebattues. Origin sera mondialement lancé le 5 mars à Tokyo à l’occasion d’un salon sur la sécurité alimentaire. Nous avons développé avec Worldline (filiale du groupe Atos, ndlr) une technologie légère en matière de coût et d’investissement pour les clients. Installer la blockchain chez un producteur de pommes par exemple se fera absolument sans investissement. Nous pensons qu’Origin permettra aux producteurs de mieux valoriser leurs produits, leurs bonnes pratiques, et nous souhaitons que la majorité de la valeur revienne à celui qui l’a créée. C’est pour cela que nous nous rémunérerons sur seulement une fraction de cette survaleur créée par le label. Par ailleurs, une solution blockchain comme Origin va permettre aux IAA de réduire considérablement les délais de rappel produit.

LMH : Des entreprises ont-elles déjà manifesté leur intérêt ?

V. B. : Lors de nos pilotes, nous avons développé une expertise sur les produits de la pêche, et nous poursuivons dans cette voie. Dès le 5 mars, nous allons installer la solution sur 14 thoniers pour capter des données réelles sur les bateaux d’un très gros acteur asiatique du secteur. Ensuite, nous voulons sélectionner en 2018 au niveau mondial une dizaine de clients, industriels, distributeurs, producteurs qui voudront utiliser le logo et le système Origin pour leurs produits, afin de l’étendre à d’autres filières. Nous avons déjà un projet d’envergure en France mais sommes ouverts à un ou deux autres.

Propos recueillis par Anne-Sophie Le Bras

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