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Feuille de route 2025
Agromousquetaires favorise la différenciation de ses marques

Agromousquetaires veut aller plus vite, plus haut et plus fort dans le développement durable. Christophe Bonno son directeur général, sur le départ, fait le point pour Les Marchés Hebdo sur sa stratégie.

Lors de sa dernière convention organisée à Lorient, le 4 juin, la branche agroalimentaire d’Intermarché a fait un point d’étape sur sa feuille de route 2025 « producteurs et commerçants », rédigée il y a un an. Agromousquetaires a pour objectif d’être « l’acteur référent en matière de pratiques de production et de modes d’alimentation responsable », évoque le groupe. À l’image d’un Carrefour et de sa stratégie globale pour mieux manger (Act for food), Intermarché veut inciter ses fournisseurs à travailler selon le concept de l’alimentation saine.

Le Groupement des Mousquetaires a la particularité de produire lui-même une partie de ce qu’il vend dans ses rayons, au sein d’un ensemble industriel de soixante-deux usines dans dix filières (viande, épicerie, boulangerie, lait, mer, etc.), pour 4,03 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec 11 000 collaborateurs l’an passé. « La moitié des marques proposées en rayon dans les points de vente Intermarché proviennent de nos usines », résume Christophe Bonno, directeur général d’Agromousquetaires.

La moitié des marques d’Intermarché proviennent de nos usines

Pour aller plus loin, le Groupement des Mousquetaires a rassemblé les petites graines qu’il avait semées ici et là par le passé, dans un plan stratégique. « Notre objectif, c’est de favoriser la différenciation de nos marques de distributeurs par des produits innovants », poursuit le directeur général. Dans le plan construit autour de six piliers et vingt engagements, les maîtres mots sont l’ouverture (toutes les usines sont ouvertes au public lors de rendez-vous) et la concertation avec différents partenaires.

Christophe Bonno aime rappeler que Scapêche, l’armement à la pêche d’Intermarché, a travaillé avec son premier détracteur, Bloom, autour de la pêche en eaux profondes. « Désormais, nous travaillons de la même façon sur différents thèmes avec les associations CIWF, Welfarm, FNE, etc., des associations de consommateurs et nos partenaires agriculteurs, par exemple sur le bien-être animal », explique Christophe Bonno.

Plans de progrès avec l’amont

Le travail se déroule en continu pour s’assurer de la mise en œuvre des différents plans de progrès établis dans les filières de production. Une stratégie qui renforce les liens avec l’amont au travers de démarches et certifications relatives à l’agroécologie, la haute valeur environnementale, le bio (25 usines agréées pour 54 lignes de production), etc. L’objectif étant d’apporter des réponses aux consommateurs qui veulent consommer des produits issus de filières respectant des préceptes sociétaux et environnementaux.

Le second pilier consiste à viser la meilleure performance économique. Agromousquetaires investit en moyenne 100 millions d’euros par an dans ses usines. Aux objectifs de rentabilité de ses activités et de la satisfaction de ses clients, il ajoute désormais la performance durable.

Certification Iso 34700 pour Gatine Viandes

Pour 2019-2020 par exemple, un des deux abattoirs de porcs d’Agromousquetaires, Gatine Viandes (La Guerche-de-Bretagne, Ille-et-Vilaine) bénéficie d’un investissement de 20 millions d’euros dans la refonte complète de sa ligne d’abattage. Où la notion du bien-être animal est prise en compte au travers de la certification Iso 34700, « une première en Europe », annonce le groupe.

Mais la performance économique, ce ne sont pas que les investissements. C’est aussi le succès des briques de lait vendues sous la marque Les éleveurs vous disent merci, développées par les livreurs de la Laiterie Saint-Père d’Agromousquetaires. « Les ventes de cette marque locale portée par nos éleveurs ont dépassé toutes nos attentes. Nous visions 5 millions de litres sur l’année 2018, nous en avons vendu 21 millions », est-il dit.

140 additifs supprimés d’ici à fin 2020

Parmi les autres piliers de la feuille de route d’Agromousquetaires, l’évolution nutritionnelle a évidemment toute sa place. En dix ans, près de 900 recettes ont été reformulées pour répondre à de nouveaux objectifs nutritionnels (réduction des taux de sel, de sucre et de matière grasse notamment). La gamme L’Essentiel fabriquée sans colorants, additifs et conservateurs (34 références) a été lancée en 2016.

Dans son plan stratégique 2025, l’industriel veut aller plus loin en supprimant, d’ici à la fin 2020, 140 additifs. « Au total, ce sont 850 produits qui sont concernés dans nos magasins, dont 430 sortent de nos usines », souligne Christophe Bonno.

Les 200 personnes de la recherche et développement travaillent d’arrache-pied pour substituer ces additifs par des substances naturelles sans modifier les caractéristiques organoleptiques des produits (lire encadré). Reste à caler la formation des personnels et l’intégration dans les usines de compétences adaptées au nouveau cadre stratégique. Car « durant les trois prochaines années, ce sont 800 personnes par an qui partiront en retraite », précise-t-il.

Pour Agromousquetaires, c’est un autre chantier, tout aussi stratégique. Christophe Bonno observera d’un peu plus loin l’application du plan. Il va en effet quitter la direction générale d’Agromousquetaires, après neuf ans à ce poste. Il ne quittera pas l’univers alimentaire pour autant. « Au sein du groupe, je vais m’occuper des relations avec le monde agricole », dit-il. Son successeur n’est pas encore connu. Le président d’Agromousquetaires, Yves Audo quitte également son poste pour la direction des ressources humaines. Il est remplacé par Jean-Baptiste Saria.

Les conséquences de moins d’additifs

Difficile de faire ici la liste des 140 additifs supprimés d’ici à fin 2020 par Agromousquetaires. C’est la branche épicerie qui va être le plus touchée. Ses huit usines vont devoir reformuler près de 130 recettes, soit le tiers des recettes à modifier sur l’ensemble du groupe alors qu’elles ne représentent que 7,5 % du chiffre d’affaires du groupe (300 millions d’euros). Chez le biscuitier du groupe Filet bleu (Saint-Évarzec, Finistère) par exemple, « une vingtaine de recettes doivent être reformulées. Nous remplaçons déjà un additif utilisé pour lever la pâte par de la farine de riz », explique Jérôme Lebec, directeur industriel de la filière épicerie. Ces modifications de recettes influent sur l’industrie et parfois sur la logistique. Affichant une DLC raccourcie de quatre jours, le jambon sans nitrite de Monique Ranou est expédié plus rapidement en magasins.

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