2016, année noire
Entre 0 et 4 centimes d'euro du kilogramme la semaine dernière, les prix des poules étaient bien loin de leur niveau de l'an dernier à la même date. Ils pouvaient alors atteindre 25 ct/kg, les abattoirs peinaient à satisfaire leurs besoins. Le marché a complètement changé en un an, en premier lieu du fait de la chute des cours du pétrole. Le Nigéria, principal débouché de plusieurs opérateurs français, via le Bénin, subit de plein fouet une crise économique qui l'a conduit à augmenter ses droits de douanes et limiter ses importations depuis l'automne dernier. Le 20 juin, le pays a dévalué sa monnaie, le naira, de 30 % par rapport au dollar. Le pouvoir d'achat sur place pour les produits importés s'est effondré, et la demande a connu un nouveau coup d'arrêt, tel que les expéditions devraient être presque à l'arrêt cet été.
Peu de perspectives positivesDans ce contexte, les abattoirs ralentissent leur activité depuis plusieurs mois. Ils disposent de stocks importants. Au premier trimestre, ces derniers dépassaient d'un quart leur niveau de 2015, selon FranceAgriMer. La grippe aviaire a de plus compliqué la situation, entraînant la fermeture de certains marchés (Angola, Afrique du Sud, Gabon, Congo...). Les envois de viandes de volaille en Afrique ont chuté d'un tiers au premier trimestre selon FranceAgriMer. Certes, les restrictions sanitaires devraient être levées en septembre. Mais cela ne devrait pas suffire à rétablir un marché mondial grippé. En effet, les prix dans toute l'Europe ont plongé après l'affaiblissement de la demande africaine, les stocks sont importants, notamment en Afrique, et la concurrence fait rage. Virginie Pinson