Aller au contenu principal

[Mis à jour] Egalim 2 : les réactions des professionnels

A la Suite de l’adoption d’un compromis en commission mixte paritaire le 4 octobre, la Feef estime cette loi "anti-PME" tandis que les syndicats Fnsea et JA saluent les avancées et appellent les opérateurs à s'emparer de ces dispositions.

Le projet de loi Industrie verte a été adopté par les députés le 22 juillet.
© Assemblée nationale

Le compromis trouvé en commission mixte paritaire le 4 octobre sur la loi visant à mieux rémunérer les agriculteurs ne satisfait pas tout le monde. Et notamment la Feef qui déplore l’adoption « d’une loi anti-PME française ».

Crainte d'un report de la négociation sur les autres coûts, selon la Feef

Si la fédération salue les avancées pour les agriculteurs, « aucune mesure n’a été prise pour faire appliquer le tarif de vente des PME à la grande distribution ». « Pire », ajoute-t-elle, « le législateur a fait le choix de privilégier les marques multinationales dans les rayons, en augmentant le poids des contreparties dans la négociation commerciale, aux dépens des marques PME ».

Avec la non négociabilité des coûts agricoles seule, la Feef craint que « la négociation se reporte désormais très fortement sur tous les autres coûts des PME (autres que agricoles) pourtant générateurs de création de valeur : innovation, investissements productifs, transition écologique, emploi ».

" Le texte ne concerne que 40% des revenus des agriculteurs ", selon la Coopération agricole

La Coopération agricole se satisfait de la prise en compte de nombreuses de ses propositions pour renforcer les outils à disposition des fournisseurs dans leurs relations commerciales dans la grande distribution. Parmi les points "positifs", la coopération relève "la mise sur un même pied d'égalité des différentes options de transparence", "le retour de la non-discrimination tarifaire ainsi que l'identification de chaque service et de son prix dans les contrats", "la mention d'engagements de volume dans les appels d'offres et les contrats" des MDD ainsi que "la construction d'un dispositif de revalorisation de la matière première agricole". Elle relève également "le renforcement notable du dispositif actuel afin de réduire les pénalités abusives pratiquées par la grande distribution", concernant les pénalités logistiques.

Toutefois, "le texte adopté ne concerne que 40% des revenus des agriculteurs puisqu'il agit uniquement sur la part des matières premières agricoles vendue par les grandes surfaces", note la Coopération agricole.

" Il est urgent que les pouvoirs publics puissent transmettre une interprétation opérationnelle du texte ", selon l'Ania

L'Ania salue "des avancées" telles que " le retour au principe de non-discrimination", et "de ligne à ligne", "une clause de renégociation sur les intrants industriels tel que le transport et les emballages pour que les entreprises puissent enfin s'adapter en cours d'année à certaines fluctuations". "L'encadrement des pénalités logistiques et des négociations pour les marques de distributeurs vont également dans le bon sens". Néanmoins, l'Ania appelle les pouvoirs publics à "transmettre une interprétation opérationnelle du texte", de manière "urgente", puisqu'à quelques jours du début des négociations commerciales, " de nombreuses entreprises et notamment des PME sont très inquiètes sur certains dispositifs qui vont être très difficilement applicables", explique l'Ania dans un communiqué. L'association appelle également à "la mise en place d'un comité de suivi mensuel des négociations commerciales afin de contrôler l'efficacité du dispositif".

La Fnsea et les JA appellent à s'emparer des dispositions de la loi

De leurs côtés, les syndicats agricoles, Fnsea et JA, considèrent que la responsabilité est désormais dans les mains des acteurs de la chaîne alimentaire. La Fnsea et les JA « saluent l’aboutissement de la CMP et l’esprit de consensus qui a prévalu lors de l’échange entre les deux chambres ». Ils considèrent positifs la publication et la prise en compte dans les contrats des indicateurs de coûts de production, l’encadrement plus strict des contrats soumis à marques de distributeurs.

Les deux syndicats estiment que « le cadre législatif est dorénavant amélioré », mais appellent les « opérateurs à s’emparer des dispositions et à les appliquer strictement ». « Il est donc primordial que les contrôles de la DGCCRF soient pleinement opérationnels dès les négociations commerciales de cette fin d’année », concluent-ils.

Les plus lus

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio