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Blé, maïs, tourteaux de soja : à quoi s’attendre pour les prix de l’alimentation animale sur la campagne 2025/2026 ?

Une partie des marchés des matières premières est revenue sur les niveaux de prix d’avant l’invasion russe. Les prévisions de prix pour la prochaine campagne sont à des prix moyens assez stables, avec bien sûr de la volatilité au jour le jour, et une incertitude amplifiée depuis l’investiture de Donald Trump.

silos à grains
Les prévisions de prix pour la prochaine campagne sont à des prix moyens assez stables
© Réussir Archives

« En céréales, une fois n’est pas coutume, on se préoccupe beaucoup de la demande », avertit Clarisse Bonhomme, chargée de mission économique aux Chambres d’agriculture France, lors de la quatorzième édition de la conférence sur les marchés mondiaux organisée par l’Idele. 

Une demande chinoise en céréales qui interroge  

Car après quatre années d’explosion des importations chinoises de céréales, elles ont diminué sur 2024/2025. L’USDA s’attend à une reprise des achats sur 2025/2026, mais pas autant qu’il y a deux ans. « Le comportement d’achat chinois est très perturbateur sur le marché, et difficile à prévoir. La Chine détient les deux tiers des stocks mondiaux de maïs et la moitié des stocks mondiaux de blé » précise Clarisse Bonhomme.

« Le comportement d’achat chinois est très perturbateur sur le marché »

Côté offre, la spécialiste rappelle que le maïs représente 44 % des céréales produites dans le monde, et que les États-Unis en produisent le tiers. Ce marché est donc très sensible à la guerre commerciale. Le blé est quant à lui la céréale la plus échangée dans le monde, et le premier exportateur en est la Russie. 

Des prix céréales dans la moyenne

Pendant la campagne qui s’est écoulée, les prix du blé sur Euronext ont affiché un écart de 80 €/tonne entre leur plus haut et leur plus bas. « En fin de campagne, la demande n’a pas été au rendez-vous et bien sûr le contexte de guerre commerciale a appuyé sur ce sentiment », explique Clarisse Bonhomme. En moyenne, les prix du blé, de l’orge et du maïs sont revenus à leur niveau d’avant l’invasion russe en Ukraine. « Actuellement, on est dans une zone médiane de prix, autour de 200 €/tonne sur Euronext. Pour la prochaine campagne, on s’attend à rester dans cette zone, avec le même schéma de campagne, d’abord une baisse puis une remontée des prix » anticipe l’experte. 

« On est dans une zone médiane de prix, autour de 200 €/tonne sur Euronext. Pour la prochaine campagne, on s’attend à rester dans cette zone »

Sous réserve bien sûr de la volatilité liée au weather market, et des guerres commerciales qui engendreraient une réorganisation des échanges. L’accord qui va être négocié entre l’UE et l’Ukraine pourrait aussi modifier des flux.  

Des prix des tourteaux au plus bas en 5 ans

Les cours du tourteau de soja sont revenus au niveau de 2020, presque au plus bas depuis 5 ans, avec un écart de 140 €/t entre le plus haut et le plus bas en 12 mois. Le tourteau de soja représente 70 % de la production et des échanges de tourteaux dans le monde, le marché est très concentré. 

« On peut anticiper des tensions sur le marché, surtout avec les filières non-OGM »

Les prix des tourteaux de colza se sont stabilisés, avec une production assez faible cette année. Pour la prochaine campagne, les incertitudes sont assez fortes, « même si là encore on s’attend à des cours moyens relativement proches de ceux de la campagne 2024/2025 », explique Clarisse Bonhomme. Elle avertit néanmoins, « si les États-Unis et la Chine n’arrivent pas à s’entendre sur le front commercial, la Chine se tournera vers le soja brésilien. Pareil pour l’Union européenne. On peut donc anticiper des tensions sur le marché, surtout avec les filières non-OGM de l’UE ».

 

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