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Crise du bio : la consommation à domicile en forte baisse

Selon les chiffres de l’Agence bio présentés le 1er juin, le marché du bio consommé à domicile s’est replié de 4,6%, perdant 600 millions d'euros, tandis que les achats en restauration ont eux augmenté de 17%. Les professionnels veulent clairement relancer la demande notamment en hors domicile pour atteindre l’objectif des 18% de SAU en 2027.

L'Agence bio a présenté à la presse, le 1er juin, les chiffres 2022 des filières biologiques.
© Capture d'écran - Youtube

« Le marché du bio se pilote autant par l’offre dans les champs que par la demande dans les assiettes », s’exclame Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio en introduction de la présentation à la presse le 1er juin des chiffres 2022 des filières biologiques.

Côté demande, autant les achats bio en restauration hors domicile continuent de progresser (+17%) mais restent faibles (715 M Eur en 2022), autant dans la distribution tous circuits confondus, c’est la déconfiture. Hormis la vente directe qui tire son épingle du jeu (+3,9%), tous les circuits de distribution pour de la consommation à domicile ont chuté : -4,6% pour la grande distribution, -8,6% pour les magasins spécialisés, -2,6% chez les artisans-commerçants. Et ce qui inquiète le plus les professionnels, c’est la baisse de la part du bio dans le panier des Français qui est passée de 6,5% à 6%, « tandis que chez nos voisins danois, autrichiens, luxembourgeois, suisses, elle est à 10% ou au-delà ». « C’est clairement une perte de chance pour nos producteurs. Ce sont 600 millions d’euros qui se sont évaporés », s’inquiète la directrice de l’Agence bio.

Un potentiel de 1,4 milliard d’euros en RHD

La consommation hors domicile ne représente que 8% du marché du bio. Si la restauration hors foyer et notamment les cantines avec l’objectif de 20% de produits bio, développait ses achats, on pourrait tirer le marché. « C’est un potentiel de 1,4 milliard d’euros qu’il faut aller chercher », selon Laure Verdeau.

-40% de surfaces en première année de conversion

Côté production, la situation est très contrastée d’une filière à l’autre. Si le cap des 60 000 fermes a été franchi, avec une augmentation de 3,5% de surfaces agricoles conduites en agriculture biologique (+9% en 2021 vs 2020), portant à 10,7% la SAU en bio en 2022, il n’en reste pas moins qu’il y a un coup de frein à la dynamique de conversion. Les surfaces en première année de conversion ont ainsi diminué de 40% en 2022. Ceci étant, l’Agence bio estime que les surfaces devraient encore augmenter de l’ordre de 10% en 2023, du fait des surfaces encore engagées en 2e et 3e année de conversion et le rythme de sortie du bio. Pour Loïc Guines, président de l’Agence bio et éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine, « les principaux arrêts sont surtout des départs en retraite ». Trois régions ont dépassé le cap de l’objectif national de 18% (PACA, Corse et Occitanie) et plusieurs ont dépassé les 10%, dont les Pays-de-la-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes ou encore la Bretagne.

 

Dans ce contexte tendu, l’Agence Bio martèle son message : « il est impératif de stimuler la demande pour atteindre notre objectif national de 18% de surfaces en bio ». « On freine les conversions au motif que le marché n’est pas là. Mais on peut au contraire le modeler et le booster par de la communication, de la formation dans les restaurants, notamment », argue Laure Verdeau, « il faut relancer la demande. Il n’y a pas de plafond de verre en bio, le bio sera ce qu’on en fait », conclut-elle.

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