Aller au contenu principal

Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Le groupement de producteurs Armor Œufs a tenu son Assemble générale début avril. L’occasion pour Les Marchés d’échanger avec son président, Frédéric Chartier, sur les principaux enjeux de la filière : développement de la production alternative, ovosexage, soutien de l’État. 

Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
© Armor Oeufs

Le groupement de producteurs Armor Œufs, qui a fêté l’an dernier ses 50 ans, regroupe 178 adhérents, pour la très grande majorité en Bretagne. Ce qui représente 5,137 millions de poules pondeuses, dont 41 % en cages aménagées et 7,521 millions de poulettes. Frédéric Chartier est producteur d’œufs bio et plein-air à Saint-Juvat (Côtes d’Armor).

Lire aussi : Œufs : « les grossistes se saisissent de la transition vers l’alternatif »

Les Marchés : Comment Armor Œufs compte répondre à la consommation dynamique d’œufs en France ?

Frédéric Chartier : Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030. Nos adhérents ont bien compris le plan de filière, nous recherchons de nouveaux éleveurs. Car en passant des bâtiments de la cage au sol, pour garder la même production d’œufs, il faut davantage de poules. 

Le groupement a décidé la mise en place d’une aide de 0,5 €/poule, sous forme de dotation, pour tout nouvel entrant

C’est pourquoi le groupement a décidé la mise en place d’une aide de 0,5 €/poule, sous forme de dotation, pour tout nouvel entrant, que ce soit en reprise d’élevage ou en nouveau projet d’installation. Nous n’avons pas fixé de limite d’âge. Nous espérons que ce plan de soutien va aider à soulever un frein économique à l’installation. Car les investissements sont très conséquents. Le métier de producteur d’œufs n’est pas non plus très connu, ce n’est pas facile de trouver des candidats. Pourtant, il faut le dire et le répéter, aujourd’hui un producteur d’œufs sous contrat vit de son travail.

Aujourd’hui un producteur d’œufs sous contrat vit de son travail.

L. M. : Pour vous, quel rôle va tenir la Bretagne dans la production d’œufs en France ?

F. C. : Effectivement, ces dernières années on a pu entendre des discours sur l’intérêt de déconcentrer la production d’œufs. Mais je pense que face aux difficultés d’installation, de construction de nouveaux bâtiments, la production va rester là où elle est, avec deux régions leaders, la Bretagne et les Pays-de-la-Loire, et dans une moindre mesure dans les Hauts-de-France et en Rhône-Alpes.

La Bretagne reste une terre d’élevage

 C’est déjà dur d’installer les jeunes ici, avec les coûts de infrastructures et le manque de connaissances ; ailleurs, c’est trop compliqué. Et il y a la question de l’acceptabilité sociétale, la Bretagne reste une terre d’élevage. Sans compter le problème de l’abattage des poules, avec très peu d’outils, et tous dans le Grand Ouest. 

Armor Œufs n’ira pas chercher ses nouveaux producteurs ailleurs, sauf peut-être dans les départements vraiment limitrophes, nous y avons quelques adhérents*.

* Manche, Mayenne, Orne, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire

L. M. :  Êtes-vous satisfait de l’accord ovosexage trouvé au sein du CNPO ?

F. C. : Je salue le travail qui a été réalisé pour trouver un accord sur le financement de l'ovosexage pour 18 mois. Néanmoins je ne suis pas serein. On a déjà vu certains opérateurs augmenter les prix des poussins, pour compenser la perte de 4 centimes.

Je le redis, l’éleveur ne doit pas payer l’ovosexage

 Je le redis, l’éleveur ne doit pas payer l’ovosexage, c’est notre ligne de conduite pour le prochain accord à aller chercher. 

Lire aussi : Œuf : 7 questions au CNPO pour tout comprendre de l’accord sur l’ovosexage

L. M. : L’État diminue sa prise en charge du vaccin contre la grippe aviaire, qu’en pensez-vous ?

F. C. : Le problème, c’est qu’il n’y a pas que sur la prise en charge du vaccin contre la grippe aviaire que l’État recule. Mais aussi sur les indemnités pour les élevages touchés. Et même plus largement, sur le soutien à l’élevage français. Le gouvernement parle beaucoup en faveur de l’élevage, mais n’agit pas. C’est un vrai paradoxe pour nos filières avicoles, la consommation d’œufs et de volaille progresse mais on préfère importer plutôt que soutenir nos éleveurs. 

 

 

Les plus lus

vache laitière devant une mangeoire de paille
L’écart de prix entre les vaches Lait et Viande n’a jamais été aussi bas qu’en mai 2025

Les prix moyens des gros bovins ont continué d’augmenter en semaine 25, mais, cette semaine, sur les marchés, on note un…

poules rousses en volière
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 20 juin 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

poules rousses en volière
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 04 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Une carte de l'Europe dessinée en nuggets de poulets, wings, cuisses de poulet
Le prix du poulet dépasse 1 400 €/t en Pologne, tensions en Europe

Le marché du poulet en Europe accuse le manque d’offre liée à l’épidémie de grippe aviaire en Pologne, d’autant plus que l’…

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
Les prix du blé, de l’orge et du maïs français sont repartis à la baisse

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi la France importe moins et exporte plus en 2025

La balance commerciale de la France s’améliore en viande bovine cette année. Car nos exportations progressent alors que les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio