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À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est désormais aussi chose faite pour les prix des vaches allaitantes, dans un contexte de hausse généralisée et de manque de matière première en Europe. 

vaches limousines dans un pré
Les prix des vaches allaitantes couvrent désormais les coûts de revient
© Virginie Pinson

À 6,17 €/kg, la cotation FranceAgriMer entrée abattoir des vaches allaitantes en semaine 17, couvre, et c’est inédit, les coûts de production calculés pour le second semestre 2024, conformément à l’accord interprofessionnel relatif à la méthodologie validée en section bovine le 22 mai 2019. Ils s’établissent en effet aussi à 6,17 €/kg. Les vaches viande R ont ainsi vu leur prix progresser de 12 % en un an. La hausse s’est nettement accélérée depuis janvier, avec 10 % de gain en quatre mois. 

 Lire aussi : Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

 Lire aussi : « C’est la première fois que les prix des broutards dépassent les coûts de production », Patrick Bénézit de la FNB

Les abattages de vaches allaitantes reculaient de 1,2 % au premier trimestre mentionne l’Idele, dans un contexte de baisse du cheptel toujours inquiétante, avec 3,432 millions de vaches allaitantes au 1er mars 2025, soit 85 000 animaux de moins qu’un an plus tôt (-2,4 %). En cause, la décapitalisation mais aussi les maladies (FCO8 et 3 et MHE) qui ont accentué la mortalité.

Lire aussi : Les vaches allaitantes passent toujours plus au hachoir

Les prix des jeunes bovins viande renouent avec la hausse

Le prix moyen pondéré des gros bovins a passé la barre symbolique, et inédite, de 6 €/kg en semaine 16 et atteint désormais 6,06 €/kg soit 17 % de plus que l’an dernier. Car après un petit tassement sur mars, les cours des jeunes bovins allaitants ont repris de la vigueur. Là encore c’est le manque d’offre sur l’ensemble du bassin européen qui anime le marché. Les prix français ont néanmoins moins progressé que les cours allemands, qui les dépassent désormais. L’offre y manque et les abattages sont en retrait (-5 % sur les semaines 13 à 16 par rapport à l’an dernier, rapporte l’Idele).  

Lire aussi : Viande bovine : qu’importe et exporte la France ?

Les prix des vaches laitières flambent

Alors que la cotation des vaches laitières atteint des sommets jamais vus en Irlande, entre recul du cheptel et intérêt pour la production de lait, elle entraîne tous les cours européens dans son sillage. En France, la vache Lait O atteint, entrée abattoir, 5,57 €/kg en semaine 17, c’est 4 % de plus que le record précédent de septembre 2022 et surtout près de 30 % de hausse en 4 mois. 

Jusqu’où monteront les prix des bovins ?

Les grossistes en viande nous rapportent une baisse de la demande de leurs clients, tout en relatant toujours des difficultés d’approvisionnement que ce soit en origine France ou origine UE. Un pivot dans les plats du jour est constaté vers d’autres protéines animales moins onéreuses. Pour autant, la demande reste difficile à satisfaire, d’autant plus que le segment de la restauration le plus dynamique, la restauration rapide, a toujours besoin de bœuf pour ses plats iconiques (burgers, tacos…). La succession des jours fériés va aussi donner un peu d'air aux abattoirs leur permettant de limiter les jours travaillés.

À noter que certains opérateurs craignent que cette envolée des prix ne donne des arguments aux tenants de l’accord de libre-échange avec le Mercosur

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