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Flambée des prix du porc
PPA : la Thaïlande aura-t-elle recours aux importations pour atténuer l'inflation?

La PPA en Thaïlande a provoqué la montée en flèche des prix intérieur du porc. Si le pays n’a toujours pas eu recours aux importations, l’effet inflationiste pourrait inciter le gouvernement à importer plus de viande en 2022 

© B.Carré Chen

Avec la peste porcine africaine (PPA) déclarée officiellement sur son territoire le 11 janvier 2022, la production porcine Thaïlandaise devrait chuter de 35 à 40 % en 2022, selon les estimations de l’USDA. De quoi tirer les prix intérieurs vers le haut dans les prochains mois. Si les autorités locales n’ont pour le moment montré aucune intention d’avoir recours aux importations pour réguler le prix du porc, la flambée du cours, prévue de 30 % sur un an pourrait bien peser sur cette décision.  

Repli de la production depuis 2019 

En 2022, la production de porcs dans le pays devrait s’afficher entre 12 à 13 millions de têtes contre 19 à 20 millions en 2021, selon les estimations du département de l’élevage (DLD). Les petites exploitations familiales représentent 93 % des exploitations porcines du pays. Toutefois, les grandes exploitations pèsent pour 71 % de la production nationale. Près de 301 532 animaux en provenance principalement de petits élevages (90 % du total) ont été touchés par la PPA, entre juillet 2019 et octobre 2021. De quoi provoquer une restructuration de la filière porcine dans le pays avec la perte des petites exploitations au détriment des gros intégrateurs, comme fut le cas en Chine.  

Des prix qui atteignent des sommets  

La baisse de la production porcine a entrainé une hausse des prix du porc en Thaïlande depuis 2019. En janvier 2022, le prix du porc a bondi de 27 % sur un an pour atteindre un record de 2,592 euros/ kg. Au même temps, le prix de la viande de porc au détail s’affichait à 5,13 euros/kg en hausse de 23 % sur un an. Un niveau bien au-dessus du prix fixé par le gouvernement à 4,05 euros/kg. En raison de la forte demande pour le Nouvel An chinois, les opérateurs du marché s’attendent à des prix au détail allant jusqu’à 8,1 euros/kg en février 2022. Sur l’ensemble de l’année, ils s’attendent à ce que le prix moyen au détail avoisine les 5,13 à 5,94 euros/kg  en hausse de 30 % par rapport à 2021. Ceci en raison des disponibilités limitées.  

Recours aux importations ?  

Avec des prix aussi élevés, le gouvernement pourrait être obligé de revoir sa politique d’importations de viande porcine. Plusieurs sources locales rapportent que de nombreux opérateurs et organisations de la filière porcine ont fait appel au gouvernement pour commencer à importer des produits porcins en provenance de l’étranger afin de réduire l’effet inflationniste. Un groupe d'experts économiques de l'Université thaïlandaise Kasetsart, a tiré la sonnette d’alarme concernant le prix du porc et a suggéré que le gouvernement importe chaque mois au moins 27 000 tonnes de porc en provenance de l’Union européenne.   

 

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