Aller au contenu principal

Qui bénéficie des arbitrages liés à l’inflation ?

L’inflation bouscule les tendances de consommation. Les dépenses des ménages varient peu. Les enseignes rivalisent d’ingéniosité pour attirer les consommateurs.

© Pixabay

Emmanuel Fournet, directeur service aux clients industriels à NielsenIQ, avance que « l’alimentation est un poste de dépense particulièrement résilient face à l’inflation. Elle ne souffre pas autant que les loisirs ou le textile. Il faut bien mettre de la nourriture dans nos assiettes ». Dans l’ensemble, les volumes achetés par les ménages pour leur consommation à domicile ont peu diminué (-0,9 %) depuis le début de l’année, en comparaison à la même période de 2021. Ce fut le cas cet été pour les catégories dites de plaisir (glaces, boissons rafraîchissantes…). En revanche, l’évolution est de +3,4 % en valeur pour les produits de grande consommation à la même période. Les reculs de consommation sont observés dans le secteur de la boucherie, des fruits, de la pâtisserie, de la poissonnerie et du bio. Ce sont particulièrement les ménages les plus modestes qui se sont détournés de ces catégories.

Des arbitrages de consommation

L’économiste a constaté de nombreux transferts à l’intérieur d’un univers de catégorie. En viande, les consommateurs ont délaissé les différentes viandes rouges au profit de viandes blanches. « Au rayon frais libre-service, on trouve du jambon de porc à 2,60 euros en moyenne, de la volaille à 3,70 euros et de la viande de bœuf hachée à 4,76 euros », détaille Emmanuel Fournet. Pour le poisson, les achats des ménages pour leur consommation à domicile ont reculé en surgelés et nettement progressé en conserve. En effet, les prix des produits surgelés ont drastiquement augmenté avec la hausse des coûts de l’énergie.

Par ailleurs, Emmanuel Fournet observe « une hausse des parts de marché pour les marques de distributeurs ». Alors que les produits de ces MDD avaient du mal à se valoriser ces dernières années et représentaient les parents pauvres au moment des achats, les ménages se tournent davantage vers ces alternatives moins onéreuses. À noter, les baisses en volume ne sont pas uniquement dues au contexte inflationniste. Le recul du « fait maison » et de la consommation à domicile doit être pris en compte.

Fidéliser la clientèle

Pour les distributeurs, c’est l’heure d’élaborer des stratégies pour conserver leur clientèle. Comme le prix est l’argument du moment, il s’agit de faire des économies de fonctionnement. D’autres rognent sur leurs marges dans certains rayons. On constate aussi une nette réduction de l’offre. En commercialisant essentiellement les aliments les plus consommés, une enseigne peut faire des économies d’échelle. Enfin, toujours selon l’économiste de Nielsen, « cette année, les promotions ont atteint les niveaux historiques de 2021 ». En comparaison aux années précédentes, elles sont davantage présentes en catalogue et sur les différents prospectus. À l’image des promotions, d’autres stratégies ont été mises en place par les distributeurs lorsque le prix du carburant a flambé, comme la délivrance d’un bon d’achat valable en magasin après l’achat de carburant dans une station-service de l’hypermarché. « À l’approche des fêtes de fin d’année, grand moment de dépenses, les promotions joueront un rôle important », conclut Emmanuel Fournet.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Les prix des œufs arrêtent leur progression en Europe avant les fêtes

L’évolution des prix des œufs français, au 12 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Courbe de prix du beurre
L’Europe n’a jamais autant produit de beurre sur un mois de septembre

Le dynamisme de la collecte laitière européenne s’est traduit par une nette hausse des fabrications de beurre dans l’Union…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio