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Volailles Label : la crise n'a rien arrangé

Les volailles Label Rouge, entières comme en découpes, ont souffert de la déstabilisation de la consommation.

La grippe aviaire a aggravé des problèmes préexistants dans les filières des volailles de chair Label Rouge. Deux problèmes avaient été diagnostiqués la veille de la crise, en juillet 2005, à la lumière du premier semestre de l'an dernier : des freins à la vente des pièces entières en grandes surfaces et l'érosion des ventes de découpes label au profit des découpes de volailles certifiées ou standard.

Les freins à la vente étaient déjà connus : les prix des pièces entières en fond de rayon étaient trop élevés, au contraire des prix de promotion, lesquelles ont représenté près de la moitié des volumes de labels vendus en GMS. Les découpes label souffraient aussi de prix trop élevés tandis que les découpes certifiées ou standard étaient mises en avant dans les prospectus.

Le marché apparaissait déjà encombré au 1er semestre 2005. Un message d'alerte avait déjà circulé dans les rangs pendant l'été 2005. Sa résultante se lit sans doute dans la réduction du nombre de mises en place à la fin août 2005 d'au moins 5 % par rapport à août 2004. Écart que la crise aviaire n'a fait qu'élargir les mois suivants... si bien qu'en fin d'année, on n'a compté que 7 500 000 poulets labellisés contre 9 500 000 en 2004.

Les promotions n'ont pas aidé les volailles label pendant la crise, leur résistance aux opérations du type « 2 poulets pour 1 acheté » ayant surtout profité aux volailles certifiées. Les découpes se sont faites encore plus discrètes.

La poursuite de l'érosion des labellisations au premier semestre de cette année (environ -8 % en poulet et environ - 14 % en pintade) a engendré une petite pénurie.

En dépit de ces turbulences, les filières fermières, le poulet en particulier, font bonne figure en sortie de crise : les volumes de vente se sont reconstitués en grandes surfaces, voit-on à travers le panel Sécodip, le baromètre de Rungis indique un bon équilibre entre offre et demande, et les vides sanitaires en élevage sont revenus à la normale.

La prudence reste de mise pour la production

Seul bémol, souligne Pascal Lebert, responsable de la communication de Gastronome, une érosion des labellisations de 3 %. La prudence reste de mise du côté de la production puisque les mises en place constatées à la mi-septembre sont en retrait de 4,1 % après avoir presque rattrapé leur niveau de 2005. Vient s'ajouter la hausse du coût des aliments pour les volailles de chair (il aurait rejoint le niveau d'après canicule de 2003), un handicap de plus pour les labels, dont le cahier des charges est bloqué. Selon Pascal Lebert, l'impact potentiel d'une hausse de 20 % des matières premières est de 5 à 8 % sur le prix à l'abattage du poulet label.

Le Synalaf (syndicat des labels avicoles de France) est décidé à prendre à bras-le-corps le problème, encore plus aigu qu'avant la crise, du différentiel de prix entre découpes. Il doit par ailleurs lancer une offensive dans la restauration hors domicile, encouragé par la hausse des ventes de volailles fermières sur ce créneau (+ 4 % entre 2004 et 2005) et par les appels d'offre « d e plus en plus nombreux » de la restauration collective autogérée.

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