Volailles : incertitudes avant les fêtes
Les dindes, poulardes et chapons vont-ils subir en décembre les mêmes méventes que le poulet ? Les producteurs continuent de bichonner leurs volailles festives avec appréhension ; les commerçants sont à l'écoute du moindre bruit médiatique sur la grippe aviaire, devenu plus audible depuis que les banlieues se calment. Les opérateurs font confiance au petit commerce et aux amateurs de volailles festives. Julien Saint-Maxent, qui fait la promotion des volailles de Licques, voit le commerce s'assainir et n'observe pas chez les clients de réticences dans la perspective des commandes de fin d'année pour les dindes de Noël et les chapons. Il pense que les gens vont revenir à la raison, que la préparation d'une fête en famille n'a rien à voir avec l'achat d'impulsion ou le « réflexe négatif » qui caractérise les achats courants. Aussi, veut-il que la Fête de la dinde, à la mi-décembre à Licques, soit encore mieux cette année. Patrick Freslon, de la maison éponyme, a l'impression d'un retour au calme. Dommage que des traiteurs aient déjà pensé à retirer volailles et gibier. L'incertitude persistante retardera et étalera encore plus les commandes, rarement attendues avant mi-décembre.
Les nouvelles alarmistes viennent des grandes enseignes, des collectivités et des chaînes hôtelières. Des défections de commandes sont constatées ou redoutées dans les grands circuits de commercialisation. Le pavillon de la volaille à Rungis, craint l'engorgement. Les ventes montent à environ 8 000 t en décembre à Rungis contre 6 000 t les autres mois. Les volumes pourraient se maintenir, mais à des prix cassés. Pour le volailler bressan Miéral, c'est un drame car Rungis est pour lui un vrai marché.
Et le foie gras ? Il a échappé jusqu'à maintenant à la tourmente, les ventes en libre-service ayant même augmenté de 6 % au 9 octobre. Les industriels ne déplorent aucun impact sur les commandes de fin d'année qui se mettent en route. Le Cifog diagnostique un effet rassurant de la décision unanime des députés de placer le foie gras dans le patrimoine culturel, ayant établi qu'il n'y a pas de souffrance animale. Mais les 85 % des ventes de fin d'année ne sont pas à l'abri d'une image malheureuse à la télé.