Volailles fermières : des passerelles entre frais et surgelé
Le Synalaf (syndicat national des labels avicoles) espère voir publier en juin prochain une notice technique unique pour les volailles Label Rouge, toutes espèces confondues. Cette notice servira de base à l'ensemble des cahiers des charges, dont la remise à jour est en réflexion à la CNLC (commission nationale des labels et certifications). Par ailleurs, elle devrait abolir la distinction actuelle entre viande réfrigérée et viande surgelée.
Aujourd'hui, une bande élevée dans la perspective d'une labellisation en frais ne peut donner lieu à surgélation sous peine de perdre son label. Cet impossible transfert s'illustre dans le contexte actuel de crise aviaire : les poulets Label Rouge qui ont dû être surgelés pour cause de mévente ont été déclassés. A l'inverse, des volailles élevées dans la perspective d'une labellisation en surgelé ne peuvent être labellisées en frais. Or, les produits sont les mêmes avant surgélation.
La future notice technique devrait permettre de surgeler toute volaille Label, à condition cependant de ne pas laisser s'écouler plus de 24 heures entre l'abattage et la surgélation. Le congelé ne doit pas servir d'exutoire aux invendus, explique le président du Synalaf Eric Cachan.
En permettant le transfert entre frais et surgelé, le Synalaf espère élargir le débouché de la restauration hors foyer. Ce débouché est aujourd'hui entravé par les difficultés d'ajuster l'offre à la demande, compte tenu de la croissance lente des volailles fermières.
Le projet de notice devra ménager les susceptibilités de quelques abattoirs spécialisés dans la volaille surgelée et lever les craintes de perte de contrôle de la production.