Volailles : Bruxelles veut réduire l’offre
Au conseil des ministres de l'Agriculture de lundi dernier, une majorité de délégations européennes ainsi que la Commissaire en charge de l'Agriculture se sont prononcées pour une meilleure gestion des crises agricoles en général, et de l'actuelle crise avicole en particulier. Dominique Bussereau, qui présentait à ses homologues un «mémorandum» sur la PAC et un «plan de route» pour l'aviculture, estime avoir le soutien d'une quinzaine de pays membres, en particulier l'Allemagne, la Pologne, la Belgique, la République Tchèque, l'Autriche, la Hongrie, l'Espagne, le Portugal, l'Italie et la Grèce. Le ministre français veut que l'Union se dote «de nouveaux outils» pour «prévenir les crises». Pour gérer celle de la volaille de chair, il suggère des aides au stockage privé alors que l'OCM volailles n'en prévoit guère, une réduction de l'offre et des stocks ainsi qu'un étiquetage mentionnant le lieu de provenance. Enfin, il émet le souhait d'une campagne de communication à l'attention du consommateur européen.
La Commissaire Mariann Fischer Boel a admis qu'on ne peut assainir la situation à coup de restitutions à l'exportation, seul outil disponible dans l'OCM. Aussi, a-t-elle prévenu que le Conseil devrait lui accorder davantage de pouvoirs, afin par exemple de lancer des mesures d'urgence comme les abattages anticipés ou des ralentissements de production. Elle a notamment annoncé son intention de « s'attaquer au problème en amont en réduisant le potentiel de production». De source bruxelloise, elle vise l'accouvage.
S'agissant des aides aux accouveurs ou aux éleveurs, Mariann Fischer Boel a indiqué la piste juridique des indemnités que l'Union peut cofinancer en faveur des victimes de mesures sanitaires (comme l'abattage massif). La Commissaire est apparue peu favorable à une aide au stockage privé et pusillanime quant au lancement d'une campagne. En pratique, elle a annoncé que la Commission examinerait « le plus rapidement possible» les aides d'Etat allouées à la restructuration et qu'elle soumettrait aux Vingt-cinq, lors de leur prochaine session (le 25 avril à Luxembourg), une offre visant à faire cofinancer des aides par l'UE et les Etats membres.