Volaille sous label : la nécessaire adaptation
LM : Les volailles AOC, Label rouge et biologiques vont-elles s’adapter à la progression des ventes sous forme de découpe ?
EC : Je l’espère ; la diminution des volailles entières étant sans doute structurelle, nous allons devoir nous adapter. Il n’est pas question de laisser le champ de la découpe et des produits charcutiers aux seuls produits certifiés conformes. Nous allons étudier avec les groupements de producteurs et les transformateurs les questions de qualité, de techniques, d’insertion dans les gammes, et aussi de prix parce qu’on reproche aux découpes et produits élaborés de volailles label d’être trop chers. On doit décomposer ce prix depuis la sortie d’élevage. Peut-être que la problématique de l’équilibre carcasse trouvera ses réponses dans la complémentarité entre découpe et charcuterie.
LM : A quand le décret sur l’emploi du terme « fermier»?
EC : Le projet doit être porté à notre connaissance dans les jours qui viennent. On aura jusqu’à la fin août pour apporter les derniers ajustements en vue d’une publication cet automne. Je précise que c’est un décret cadre qui conforte la complémentarité entre les circuits de commercialisation Label rouge et vente directe. Il n’exclut personne. C’est un bel exemple du travail d’harmonisation et de propositions qu’on peut réaliser quand on parvient à se concerter entre filières de qualité.
LM : Les CCP gagnent du terrain. Que faire ?
EC : A l’origine, les CCP ont été conçues comme des moyens d’apporter des garanties aux utilisateurs, qui n’étaient pas forcément le consommateur final. Si on était resté dans la configuration bien lisible de 4 signes de qualité avec des prix distinctifs, il n’y aurait pas eu cette dérive marketing qu’ont favorisée certains opérateurs. Nous prévoyons un gros travail de réflexion sur l’étiquetage, qui prendra en compte les évolutions de la réglementation en matière d’indication de provenance, de marques et d’ingrédients dans les produits élaborés.