Volaille saumurée : front européen contre le panel
L’Avec, qui représente l’industrie de la volaille à l’échelon de l’Union européenne, va faire pression sur la Commission européenne pour faire appel de la conclusion du panel dirigé par le Brésil et la Thaïlande à l’encontre de l’Union européenne. Cette conclusion, tombée cette semaine, confirme les informations qui avaient filtré en mars dernier .
Les experts en charge du différend considèrent que l’Union européenne n’a pas respecté ses engagements en faisant changer de ligne tarifaire les viandes de volaille saumurées et congelées. Ils sont passés outre l’avis de l’Office mondial des douanes, qui donnait des excuses à l’UE, et n’ont pas considéré que les pays plaignants avaient contourné la nomenclature douanière européenne en salant des viandes dont le principe de conservation était la congélation. L’Avec, ainsi que les gouvernements, va demander l’appel, assure-t-on à la Fédération des industriels français (FIA).
Le reclassement en 2003 des produits crus salés en produits congelés, bien plus taxés que les premiers, s’est traduit par l’arrêt de leur importation en 2004 alors que celle-ci s’élevait à 200 000 tec en 2003 et avait atteint un pic de 337 000 tec en 2001. Cette mesure a surtout touché les importations en provenance du Brésil, qui ont reculé de 10 % à 46 000 t. Elles ont cumulé leur effet à l’embargo sanitaire sur les viandes de volailles crues de Thaïlande pour cause de grippe aviaire, mis en place en janvier 2004, et qui s’est traduit par un recul de 85 000 tec de viande thaïlandaise. Ces deux effets cumulés se sont traduits par un recul des importations communautaires de l’UE à 25 de 16 %.
Parmi les plus grands pays membres importateurs, l’Allemagne a diminué ses entrées des pays tiers de 30 % à 116 000 tec, malgré le stockage qui aurait précédé les restrictions à l’importation, les Pays-Bas les ont diminuées de 10 % à 175 000 tec, tandis que le Royaume-Uni les a quasiment maintenues du fait qu’elles sont essentiellement constituées de produits cuits.
L’arrêt des viandes saumurées et des viandes crues de Thaïlande a été partiellement compensé par l’entrée de filets de poulet crus (exceptée d’origine Thaïlande) et de préparations à base de volaille crues ou cuites. Une nouvelle menace est à appréhender dans les produits cuits et « chilled » (sous frais prolongé), prévient l’étude Andi remise à l’Ovival en mars dernier. Un pronostic voyant la continuation des importations au même rythme qu’au cours de la période 2000-2003.
Cela n’empêche pas de défendre une règle établie.