Volaille : l’OMC annonce une nouvelle casse
Les 350 000 tonnes de viande de volaille perdues entre 1998 et 2004, les 1 500 000 m2 de bâtiments balayés du sol français n’auront pas suffi. Comme elles s’engagent, les négociations de cycle de Doha préparent une nouvelle hécatombe d’au moins 1 250 000 m2, selon la CFA (confédération française de l’aviculture). La disparition des restitutions, qui aident à exporter hors Union européenne, est un fait acquis.
La filière savait, avant la conférence ministérielle de Hong- Kong à la mi-décembre, qu’elle devrait s’adapter à la perte de ces aides qui lui ont encore permis en 2003-2004 de vendre 210 000 tonnes de viande dans des pays tiers. « On espérait que les efforts porteraient sur la fin de parcours », confie Christian Marinov, directeur de la CFA, sachant que l’échéance vient d’être fixée à 2013. Or, il est convenu d’un démantèlement « substantiel » des aides à l’export dans la première moitié de ce court délai, soit avant la fin de cette décennie. Mal organisés pour le grand export, les opérateurs français – hormis Doux et Unicopa – risquent de se faire damer le pion par les Hollandais ou les Anglais, craignent les aviculteurs. Ils pourraient aussi perdre les plus de 100 000 tonnes exportées sans restitution.
Le marché européen est lui-même menacé par l’assouplissement des barrières tarifaires. Les industriels français de la FIA perdent l’espoir de protéger quelques « produits sensibles ». En effet, pour atténuer la baisse d’une ligne tarifaire, il faudrait accepter un contingent d’importation à droit nul. Avec le risque supplémentaire de contournement du dispositif comme on l’a vu avec les découpes congelées. La CFA, elle, regrette avant tout que les négociateurs à l’OMC défendent si mal les volets social et environnemental de l’aviculture européenne.