Volaille : l’embargo sur la Thaïlande n’a rien changé
L’industrie française de la volaille de chair ne profitera pas de l’embargo européen sur les viandes de volaille crues de Thaïlande, où sévit l’influenza aviaire hautement pathogène. André Lepeule, délégué général de la Fédération des industries avicoles en est certain. Pourtant, avec la prolongation jusqu’au 31 mars de l’interdiction d’importer les produits de plusieurs pays d’Asie atteints par la grippe aviaire, le deuxième fournisseur de l’Union européenne sera resté à l’écart pendant plus d’un an. André Lepeule ne voit pour l’instant que les méfaits de la grippe aviaire en Asie. Elle a, dit-il, affaibli la consommation, d’abord en Europe et au Japon, puis au Moyen-Orient. D’autre part, il se convainc que l’industrie thaïlandaise a augmenté ses capacités de cuisson des viandes, autant que ses marchés export le permettaient. En effet, les viandes cuites, logiquement indemnes d’influenza (sauf par souillure avec du matériel cru contaminé), demeurent exportables et continuent de passer le portillon de l’UE.
L’embargo n’a pas eu d’impact sur le marché européen au premier trimestre 2004. Il portait sur des volailles abattues après le 1er janvier. L’observateur de l’Ofival, qui avait fait l’hypothèse à la fin mai d’un repli de 7 % des importations communautaires, n’est pas en mesure de le confirmer aujourd’hui.
Côté viandes préparées, il constate une légère progression des produits thaïlandais au cours des quatre premiers mois de 2004 dans les principaux pays importateurs que sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Pays-Bas. « De faibles volumes, non significatifs », souligne l’observateur de l’Office. L’industrie thaïlandaise n’avait pas eu le temps de s’adapter. Mais selon lui, le Brésil, premier fournisseur de l’UE, devrait prendre la place laissée par la Thaïlande. Il développerait même depuis peu ses ventes de produits cuits de dinde en Europe.
La filière thaïlandaise, elle, aurait perdu 60 % de sa valeur exportée au cours des sept premiers mois de l’année. Mais elle vient de remporter une victoire cette semaine en obtenant du gouvernement l’interdiction de vacciner les élevages, au grand dam des éleveurs de coqs de combat.