Volaille : le plaisir est dans la diversité
L'Association de promotion de la volaille française (APVF) passe à l'acte. Pour freiner l'érosion de la consommation française de volaille, l'ensemble de la filière lance un logo collectif et décide de communiquer sur les atouts et la variété des viandes de volaille produite en France. L'association présidée par Alain Melot (président de la FIA), a fait réaliser deux enquêtes révélatrices : une enquête CSA/Ofival sur « les comportements de consommation et d'achat des viandes et volailles en France » et une enquête Ofival/Itavi sur « la perception des produits de volaille ». Elles viennent de conclure que les consommateurs achètent facilement des produits de volaille, perçus comme les préférés des enfants, et restent très attachés à l'idée de poulet grillé. Mais ils manquent d'imagination pour varier leurs plaisirs au sein de cette catégorie de viandes. Or, ils ont le choix entre le poulet, la dinde, la pintade, le canard, et encore le coquelet, le chapon, la caille, etc. Ils peuvent aussi tenter d'autres morceaux que les filets de poulet et escalopes de dinde. L'APVF veut informer le public des différentes saveurs existantes et des saveurs possibles grâce à des façons simples de cuisiner. Elle va faire valoir les qualités nutritionnelles de ces viandes maigres, leur propriété rassasiante et les conditions irréprochables de leur production. Ses canaux d'information seront les distributeurs et la presse féminine.
Les produits de volaille, trop banalisés
Les opérations de séduction diligentées par un bureau de presse sont à la portée du budget de l'APVF, jusqu'alors inférieur à 300 000 euros. Ce budget résulte de la participation de tous les syndicats (des accouveurs aux industriels), des interprofessions existantes (Cidef pour la dinde, CIP pour la pintade, Synalaf pour les labels), et de l'Ofival. L'autre moyen de communication mis en œuvre est un site Internet. Il sera mis en ligne prochainement à l'adresse « volaille-française.fr ».
Une certaine « banalisation » de la viande de volaille, de plus en plus intégrée dans des produits élaborés, contribue sans doute à l'érosion de la consommation et l'expose à la concurrence de commodités importées, analyse l'APVF.
La consommation en poids de viande achetée par les ménages s'est érodée d'environ 4 % en 2002 et 2003 et de plus de plus d'1 % l'an dernier, dit le panel Secodip. Cette érosion a une explication mécanique, du fait de l'augmentation de la consommation sous forme de produits élaborés. Dans les bilans exprimés en tec, la diminution a été que de 0,6 % pour le poulet en 2004, d'1 % en pintade. Elle a augmenté de 1,3 % en canard à rôtir. Mais la découpe n'apparaît pas comme la panacée. En effet, la dinde se vend beaucoup sous forme de découpes et a quand même chuté de 5,7 %.
Dans les bilans, la consommation est à peu près stable, constate Alain Melot, mais c'est aussi parce que la population augmente.
En volume consommé, la chute s'est ralentie l'an dernier grâce aux efforts de la grande distribution pour contrer les discounters, explique encore le président. D'ailleurs, les ventes de volailles du Hard discount a stagné en volume. Par ailleurs, leurs prix ont été assez proches de ceux des GMS pour les Labels rouges et le canard. Toutefois, Alain Melot se méfie de l'effet prix, remarquant que la consommation de porc a chuté malgré la baisse de prix.
L'APVF est un embryon d'interprofession volaille. Cette dernière devra se constituer dans le courant de cette année. Elle a en effet d'autres dossiers à défendre. Il s'agit entre autres de revendiquer que les produits importés dans l'Union européenne soient soumis aux mêmes exigences réglementaires que les volailles européennes. Le surcoût est estimé à 14 centimes d'euros par rapport au marché mondial des découpes, mentionne Alain Melot, soit environ un dixième du prix de revient industriel.