Volaille : 200 « volontaires » d’Arrivé dans les rayons
Quand, en janvier dernier, la direction du groupe Arrivé a suggéré à ses cadres de participer à la relance de la consommation de volaille en allant au-devant des consommateurs, tout le monde était volontaire, a témoigné un contrôleur de gestion qui jouait vendredi sont rôle de vendeur occasionnel dans l'hypermarché E. Leclerc de Rueil Malmaison (Hauts-de-Seine). Bien que l'opération finalement mise en place consiste à pousser les ventes de poulets St Sever ou de Challans et de la gamme Maître Coq, ils sont un peu plus de 200 salariés - cadres ou agents de maîtrise, dont 35 des Fermiers Landais - à constituer avec des éleveurs autant de binômes vendeurs.
L'opération « En avant la volaille » à laquelle ils participent depuis début mars se chiffre ainsi : 700 heures de formation professionnelle à la vente, 300 animations de fins de semaine en hypermarchés programmées jusqu'à la fin juin, 100 000 euros de charges.
L'objectif, écouler au moins 400 pièces entières sur deux jours, est presque systématiquement atteint, témoigne le directeur commercial du groupe. Ce dernier estime que les enseignes (Leclerc, Casino, Champion, Hyper U, Auchan, Cora, etc.) jouent le jeu. Les consommateurs de volaille aussi, à en croire le chef de rayon du Leclerc de Rueil, pour qui les chalands « essaient d'en consommer un peu plus ». Ce dernier a observé que les ventes n'ont fléchi dans ce magasin qu'à partir de janvier, quand les médias ont révélé au public les cas de canards sauvages victimes de l'influenza. Depuis, la fréquentation du rayon volaille a diminué. Les pièces entières ont été les premières touchées. Leur longueur de linéaire a été réduite. Cependant, le responsable assure que cette réduction aurait eu lieu de toute manière au profit des découpes et produits élaborés.
La crise de la grippe aviaire fait grimper les stocks chez Arrivé et freine la production. 6 000 tonnes de volaille congelée viennent s'ajouter au niveau « normal » de 4 000 tonnes, chez des prestataires de plus en plus éloignés des sites de production. Cette viande congelée sert autant que possible à la fabrication de produits élaborés. Exclure la matière première fraîche de l'élaboration augmente le prix de revient, mais évite de mettre en vente de la viande surgelée. « C'est un moindre mal», compare le directeur général Jacques Arrivé. Les mises en place ont été réduites de 30 % en volailles Label et de 20 % pour les autres. 250 emplois temporaires auront été suspendus d'ici à la fin avril. Le recours ou non au chômage partiel dépendra du devenir de la crise. Pour l'heure, la « grosse PME familiale », comme la qualifie le cadre rencontré à Rueil malgré les 3 000 salariés du groupe, resserre ses rangs vendéens, et la société Les Fermiers Landais en fait autant.