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Vives tensions sur le marché du lapin

Augmenter le prix du lapin payé à l'éleveur de 15 %, soit de 20 centimes, cela n'augmenterait le prix de vente au consommateur que de 50 centimes le kilo sans coefficient multiplicateur. Ainsi raisonne Alain Guillotel, président du Gaelap, qui avec une centaine d'éleveurs est le plus important groupement de Bretagne. Ces 20 centimes réclamés par les représentants de la cuniculture à cors et à cris dans le cadre du comité interprofessionnel, le Clipp, garantiraient aux éleveurs viables de faire un minimum de marge dans les prochains mois et d'équilibrer le marché l'an prochain. L'augmentation demandée ne couvre que l'augmentation des matières premières. De 25 %, celle-ci s'applique aux 55 % à 60 % des charges que représente l'aliment pour lapins. Jean-Pierre Cavelier, président du Clipp est formel : dans la configuration actuelle de charges et de prix du lapin vif, les marges brutes sont réduites à zéro. Pour tenir, il faudrait maintenir une excellente productivité toute une année, ce qui est quasiment impossible, comprend-on. Or, c'est à l'échelle d'une année que se place la réflexion interprofessionnelle, étant acquis que la hausse est structurelle, non pas conjoncturelle.

La production va reculer

Mais si les abatteurs sont prêts à une rallonge, elle est plus proche de 5 % et conditionnée à une régulation de la production. En effet, une surproduction de 3 % à 5 % cet automne maintient le prix du lapin dans une spirale baissière. Au Gaelap, l'abandon de 5 éleveurs loin de la retraite est le signe annonciateur d'une casse d'ampleur l'an prochain. Le directeur du Gaelap Eric Guillermic prédit un recul de 15 % de la production nationale l'an prochain... Abatteurs et distributeurs pourraient s'en mordre les doigts. Certains outils spécialisés mal-en-point allongent leurs délais de paiement, ce qui enfonce encore leur amont. L'ajustement de la production aurait-il pu se faire plus tôt ? Contrairement aux filières avicoles, la filière cunicole ne peut jouer sur les mises an place puisque les éleveurs font naître eux-mêmes leurs lapereaux. De plus, le fait de garder des « cages-mères » vides pèse sur les charges fixes.

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