Vin : les grossistes en mal d’amour
Sur les 6,5 millions d’hectolitres de vin vendus en restauration, 5,5 Mhl sont écoulés à travers les cafés, hôtels et restaurants indépendants, 600 000 hl en restauration collective et 250 000 par les chaînes, d’après l’étude « La filière vins en restauration» éditée par l’Onivins. Ce rapport fait état de relations tendues entre distributeurs. Les sociétés de restauration collective ainsi que les négociants reprochent aux entrepositaires-grossites de favoriser leurs propres marques. Les SRC, qui se fournissent essentiellement auprès d’eux, les voient « passer le prix avant tout» et ne les considèrent pas comme des spécialistes. Les négociants s’affrontent directement aux grossistes, bien que 500 000 hl venant de chez eux transitent par ces derniers. Avant de se faire référencer, ils sont souvent obligés de démarcher directement les établissements de restauration. Auprès des restaurateurs indépendants, les grossistes souffrent de ne pas avoir établi leur légitimité à vendre du vin. A l’origine, ils approvisionnaient les bars et brasseries en bières et boisson non alcoolisées. Le développement de la restauration dans ces établissements les a contraints d’étendre leur activité au vin. Ils peinent à se détacher de leur image de logisticiens vendeurs de bière auprès des restaurateurs, malgré leurs efforts pour aider ces derniers, majoritairement ignares en matière de vin. Ces derniers leur reprochent de ne pas leur faire d’offres correspondant à leurs besoins, notamment en moyenne et haut de gamme. N’étant pas à l’abri des ruptures d’approvisionnement, ils ont affaire aux producteurs eux-mêmes à hauteur de 2,75 Mhl de leurs achats.