Vin : la filière doit gérer l’abondance
Le premier conseil de direction de Philippe de Guénin et le dernier de Jean-Luc Dairien -le nouveau et l’ancien directeur de l’office national interprofessionnel des vins (Onivins)- était placé sous le signe de l’inquiétude. La vendange est bien avancée en France et le chiffre avancé de 58,5 Mhl se confirme ainsi que la répartition en VQPRD de 25,8 Mhl, en vins de table et de pays de 22,7 Mhl et en vins destinés au Cognac et à l’Armagnac (10 Mhl). En Europe, les prévisions s’affinent et l’on tend vers 112,5 Mhl dans les principaux pays producteurs : Allemagne (10 Mhl), Espagne (45 Mhl), Italie (50 Mhl), Portugal (7,5 Mhl). L’Europe devra donc gérer 14 M hl de plus que l’an dernier. Une situation qui inquiète fortement les professionnels français, confrontés à une baisse de la consommation intérieure et à la stagnation à l’export. Pour la première fois en dix ans, les exportations de vins français ont reculé, perdant 15 M d’hl en 2003-2004. Ces signaux ne laissent rien présager de bon pour la campagne en cours. Et la gestion de l’abondance s’impose.
Simplification : l’Onivins veut avancer
Le conseil de direction a approuvé mercredi la majoration des rendements à l’hectare de vin de table et de vin de pays de 10 hl pour approvisionner le marché des jus de raisin et moûts concentrés. Un avis favorable a également été donné au projet d’arrêté modificatif relatif à la prime d’abandon définitif : il réduit à 5 ans la période de carence pour les exploitations ayant bénéficié d’autorisations de plantation en AOC. Cette mesure devrait inciter certains producteurs du Muscadet à opter pour l’abandon définitif.
A court terme, l’Onivins vient d’affecter les 5 M Eur supplémentaires accordés cet été par le ministère à des actions de promotions : la moitié sera dédiée à la reconquête de l’opinion aux USA et au Canada, l’autre sera destinée aux marchés européens «compliqués» (l’Angleterre, la Hollande et la Belgique flamandes). A moyen terme, le conseil de direction a rappelé sa volonté de mettre en œuvre le compromis entériné le 21 juillet devant H. Gaymard, dont l’idée force consiste à simplifier l’offre française en vins. Plusieurs chantiers vont être ouverts pour en préciser les modalités d’application : «les débats s’organiseront au niveau des bassins de production, et pourront s’appuyer, en tant que de besoin, sur un cadre national», souligne l’Onivins. Un courrier cosigné Denis Verdier (président de l’Onivins) et René Renou (président du comité national vins de l’Inao) a été adressé, en ce sens, à chaque syndicat.