Unicopa fait front malgré la crise avicole
Le groupe Unicopa (Morlaix, Finistère) a renoué en 2005 avec les bénéfices. Il a annoncé cette semaine avoir réalisé un CA de 1,4 milliard d’€ et un résultat net de 6,1 M d’€ avec 5600 salariés. En 2004, son CA avait été légèrement supérieur avec un périmètre différent, mais le groupe coopératif avait essuyé une perte de 4,5 millions.
La performance est notable en raison de l’impact de la crise de la grippe aviaire sur ses comptes. Le directeur Rémy Létienne estime que la baisse de 25 % des ventes de sa branche volailles, au cours du dernier trimestre de 2005 a enlevé « de 1 à 1,3 M d’€ » au résultat net. La branche volaille constitue le troisième métier d’Unicopa (22 % du CA), derrière la nutrition animale (23 %) et le porc (25 %). Suivent la collecte de 700 millions de litres de lait (16 % des ventes), de l’appro et des légumes.
Unicopa a retiré en 2005 les premiers bénéfices de la réorganisation qu’il a insufflé dans ses structures à partir de 2003. Le groupe a en effet mis en place des filières verticales par métiers (lait, porc, volaille), puis s’est mis en quête de performances commerciales avec l’objectif d’être parmi les leaders de chacun de ses marchés.
Ce choix stratégique s’est traduit par des alliances : en lait avec CNP dans Entremont Alliance, en nutrition animale avec Evialis dans Nutréa. Parallèlement, Unicopa a fait monter en puissance ses usines après avoir rajeuni son parc. Place à la nutrition santé et aux produits élaborés d’assemblage en volailles, à la certification IFS pour les outils de sa branche porcine, etc.
Unicopa peut désormais réinvestir. En lait, Entremont Alliance a annoncé, début 2005, un gros programme d’investissements de 100 M d’€ sur trois ans dont 21 millions cette année dans l’Ouest. Ce secteur absorbera les principaux investissements d’Unicopa programmés (33 M d’€). Reste la question délicate de la volaille. Si le niveau de consommation revient progressivement à la normale en France, les marchés à l’exportation hors UE d’Unicopa restent fermés. Compte tenu de la faiblesse des ventes, les 500 salariés de Tilly-Sabco (Finistère) ne travailleront que 2 jours en mai et en juin, selon le directeur-général. Le résultat net de 2006 devrait de nouveau être amputé d’au moins «1 à 1,3 M d’€».