Une usine Cargill va émerger à Montoir
Cargill France a annoncé cette semaine un projet de construction d’une usine de production d’huile de colza sur son site portuaire de Montoir, à l’est de Saint-Nazaire (Loire Atlantique), prévoyant d’investir avec Sofiprotéol plus de 50 millions d’euros en vue d’une livraison théorique en 2008. L’enjeu est de répondre aux nouveaux quotas de biocarburants octroyés par le gouvernement.
Cette future usine est appelée à triturer 600 000 tonnes de graines de colza par an. Sa production d’huile (d’environ 250 000 tonnes) alimentera principalement un pipeline qui aboutira à l’usine de Diester Industrie « dont Cargill sera partenaire» comme le précise un communiqué. Tandis que près de 350 000 tonnes de tourteaux de colza seront commercialisées par Cargill pour l’alimentation animale.
Diester Industrie pour sa part, avait annoncé en octobre dernier investir plus de 35 millions d’euros dans sa future usine de diester à Montoir, sur la base d’un agrément gouvernemental de 250 000 tonnes d’huile. La filiale de l’établissement financier agricole Sofiprotéol entend construire pour la mi-2007 la plus grande usine française du genre après Grand-Couronne en Seine-Maritime. Mais à l’époque, la presse avait rapporté l’intention de Cargill de consacrer 5 millions d’euros seulement à un nouvel outil de trituration sur son site de Saint-Nazaire.
Désormais, le plan structurel de Cargill est clair : le nouveau site de Montoir serait dédié à la transformation du colza, approvisionnant principalement la filière biocarburants. Il viendrait compléter l’activité de tournesol alimentaire de Cargill sur le site de Saint-Nazaire, qui assure la moitié de la production nationale d’huile de tournesol.
Troisième et dernière usine française du groupe, celle de Brest resterait orientée vers la nutrition animale et les biocarburants, en transformant du colza principalement cultivé en Bretagne, et du soja. A l’horizon 2008, Cargill devrait triturer en 1 750 000 tonnes de graines de colza, tournesol et soja.
Le groupe financera la majeure partie de la construction de l’usine de trituration pour laquelle une société sera fondée, avec une participation minoritaire de Sofiprotéol.
A ce stade, le partenariat entre Sofiprotéol et Cargill est bien en deçà de celui récemment établi avec Bunge. En effet, les producteurs français de graines oléagineuses et le premier transformateur mondial d’oléagineux ont une société commune dans le biodiesel, Diester Industrie International. Cette société, détenue à 40 % par Bunge et à 60 % par la filiale de Sofiprotéol, Diester Industrie, a pour vocation de développer son activité en Europe. Elle détient déjà 50 % des activités de New en Allemagne (250 000 tonnes d’huile), une usine en Italie (160 000 tonnes) et une troisième, plus modeste (30 000 tonnes), en Autriche.
De son côté, Cargill vient d’annoncer un partenariat en Angleterre et la construction d’un nouveau site de production de biodiesel en Allemagne, d’une capacité de production de 200 000 tonnes, pour un coût supérieur à 25 millions d’euros.