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Une incitation à produire de la luzerne déshydratée

La pérennité de la filière luzerne reposerait en partie sur des projets semi-industriels d’éleveurs.

«Un dogme est tombé », se félicite Eric Guillemot, directeur du Syndicat national des déshydrateurs de France (SNDF). La Commission européenne admet qu’il vaut mieux subventionner les déshydrateurs de luzerne que les producteurs de cette plante fourragère riche en protéines. Il y a un an, cette industrie, essentiellement constituée de coopératives de Champagne-Ardenne, craignait que la réforme de la Pac ne transforme son soutien en aides « découplées » aux producteurs. La voilà rassurée qu’elle touchera la moitié de son aide actuelle, soit 33 euros par tonne de bouchons de luzerne déshydratée, l’autre moitié allant à la culture. Selon Eric Guillemot, ce « dogme est tombé » au profit d’autres filières comme la féculerie de pomme de terre.

Encore faut-il que la France utilise pleinement son quota de déshydratation de luzerne, pour le pérenniser. Elle ne produit qu’un 1 million de tonnes quand elle pourrait s’en produire 200 000 à 400 000 tonnes de plus sans préjudice économique. Or, les filières animales, en particulier le lait et les viandes de ruminants, ainsi que le lapin, ont avantage à utiliser de la luzerne ; le SNDF déploie pour en convaincre le monde de l’élevage une quantité d’études zootechniques et souligne que la plupart des cahiers des charges des productions sous signe officiel de qualité en prescrivent. Qui plus est, la luzerne, parfaitement conservée grâce à une déshydration et un compactage suivant immédiatement la récolte, peut se consommer à longueur d’année.

Les éleveurs qui possèdent leur propre outil se mettent à l’abri des fluctuations des prix des protéines végétales achetées, sous l’influence directe du tourteau de soja, à l’instar de ces 200 éleveurs laitiers des environs de Laval, qui ont investi il y a cinq ans, et aujourd’hui songent à doubler leur capacité. Selon Eric Guillemot, il existe une dizaine de projets sérieux en France, représentant l’intérêt écologique d’employer le méthane émanant des sites d’enfouissement des ordures ménagères.

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