Une évaluation quantitative des intoxications alimentaires
De quoi décevoir les médias qui font peur : l’Institut de veille sanitaire et l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) évaluent entre 228 et 691 (la précision n’est qu’un effet de calcul statistique), le nombre de décès annuels causés par des intoxications alimentaires. Les chaînes de télévision ont réagi sobrement hier à l’étude qui vient d’être rendue publique et Libération a titré : « Intoxications alimentaires moins mortelles que prévu ».
Des analyses et extrapolations portant sur les années quatre-vingt-dix ont permis d’estimer à environ 250 000 le nombre annuel de personnes tombées malades à la suite de l’ingestion d’aliments infectés par une bactérie, un parasite ou un virus. Chaque année, 10 188 à 17 771 victimes de toxi-infections alimentaires seraient hospitalisées, la majorité d’entre elles (5 691 à 10 202) pour une salmonellose, 2 598 3 516 à cause de campilobacter et seulement 304 pour une listériose. Ces trois bactéries affectant les produits animaux sont responsables de la plupart des décès (bien que relativement rares, les listérioses ont causé 78 décès en moyenne annuelle). Le rapport constate que les filières animales ont fait reculer considérablement Salmonella spp, Listeria monocytogenes et Brucella spp. Les virus (notamment Norovirus) causeraient 706 007 intoxications annuelles et les parasites (notamment Toxoplasma gondii et Taenia saginata) un peu plus de 116 000.
La France partage avec les États-Unis et le Royaume-Uni les mêmes infections alimentaires, constate un communiqué de l’InVS et de l’Afssa. Autre déduction possible du rapport : il est illusoire de traquer les quelque 200 maladies infectieuses transmises par l’alimentation.