Une cité mondiale de la bière pour Armentières ?
Il y a parfois des coïncidences qui tombent à pic. Le 21 juin, jour où la profession brassicole lançait sa campagne nationale de communication « Naturellement, c'est la bière», Jean-Paul Vandenbroucke, président du syndicat des brasseurs du Nord, annonçait la création de la cité mondiale de la bière à Armentières (Nord).
Ce projet est soutenu par InBev, l'un des plus grands groupes brassicoles issu du regroupement d'Interbrew et du brésilien Ambev qui possède à Armentières l'un des plus beaux fleurons architectural de l'industrie brassicole français et qui commençait à se dégrader progressivement. « Ce château industriel est inscrit à l'inventaire des monuments historiques », explique le président du syndicat, ancien cadre de la brasserie « Motte-Cordonnier» d'Armentières qui a mené le projet avec l'appui de « Grévin développement », société spécialisée dans la création de parc à thèmes.
Que faire donc d'un tel site implanté sur une superficie de 12 hectares et qui longe de surcroît la Lys avec des possibilités de passages transfrontaliers entre France et Belgique ? La brasserie Motte-Cordonnier ne brasse plus depuis 1993, conserve un siège social à Armentières mais a vendu celui de Lille en décembre 2002, un hôtel particulier situé en plein cœur de Lille et qui fera le bonheur de quelques propriétaires fortunés...
24 M Eur nécessaires
Les promoteurs ont parié sur une cité de la bière, à l'image de ce qui existe à Dublin (600 000 visiteurs par an)... ou à Leeds (GB) où le projet a rencontré nettement moins de succès. Un musée, un centre de ressources, des pôles séminaires, loisirs et sportifs, un pôle hôtel, boutiques et antiquaires ainsi qu'un pôle restauration... sans oublier une micro-brasserie qui « pourra être la propriété d'un ou de plusieurs brasseurs régionaux...: tout est prévu pour une ouverture officielle au début 2009 ». « Les brasseurs du nord seront en effet les bienvenus dans cet espace et pourront d'ailleurs commercialiser leurs produits », expliquent les promoteurs. La cité de la bière devrait accueillir chaque année 250 000 visiteurs. Un pari ambitieux quand on sait que le musée de la mer de Nausicaa à Boulogne-sur-Mer accueille un peu plus de 500 000 visiteurs et que le centre historique minier de Lewarde en accueille 143 000.
Il ne reste plus que six mois pour trouver les investisseurs privés qui permettent au projet de passer du rêve à la réalité. « Sur les 24 millions d'euros d'investissements, 13 millions devraient être mobilisés auprès d'investisseurs privés, Inbev apportant de son côté les six hectares de terrain ». Le projet doit permettre la création de 116 emplois directs et 250 emplois induits. Il a le soutien de la ville d'Armentières et de sa Chambre de Commerce qui parient sur un équipement capable de générer un développement touristique et économique du territoire.