Un collectif réclame une loi contre l’obésité infantile
Légiférer, c'est la seule solution pour que les enfants arrêtent de manger n'importe quoi, selon un collectif de 6 associations Association française des diabétiques (AFD), Association nationale des directeurs de la restauration municipale, CCC France, FCPE et PEEP (parents d'élèves), Union fédérale des consommateurs. réunies autour de l'UFC-Que Choisir, dont quatre sont impliquées dans la restauration scolaire. Celles-ci ont publié hier les résultats d'une enquête de terrain menée durant les trois derniers mois dans 65 départements, 120 grandes surfaces et à travers 700 spots publicitaires et concernant 600 produits destinés aux enfants. Elles ont découvert que près d'un établissement du secondaire sur deux ne respecte pas les recommandations nutritionnelles officielles, que 82 % des produits mis en avant en grande distribution (brochures, caisses, têtes de gondole) sont énergétiquement trop denses. Les quatre cinquièmes des magasins visités contreviennent à l'avis de l'Afssa en 2004 en présentant des confiseries infantiles aux caisses. Les produits promus notamment à la télé comportent en moyenne deux fois plus de calories que l'apport recommandé. Le collectif apporte ainsi la « preuve (...) que se reposer sur la seule responsabilisation des professionnels est un leurre ». Il en déduit que seule une loi peut répondre à l'enjeu de société qu'est l'obésité infantile. La perche a été tendue par le président de la république lui-même. En mai dernier, rappelle le collectif, Nicolas Sarkozy s'est engagé à faire de la lutte contre ce fléau une priorité de santé publique et d'agir « à défaut (de responsabilisation) par l'encadrement normatif ». C'est ce que le collectif demande aujourd'hui à la ministre de la Santé en lui soumettant des propositions concrètes (voir encadré) allant de l'application obligatoire en restauration scolaire des recommandations nutritionnelles à l'encadrement des publicités télévisées.
Selon le président de l'UFC, Alain Bazot, rendre obligatoire la circulaire de la restauration scolaire aurait un effet immédiat sur une majorité d'enfants. Il s'agit ensuite de « tarif la source de la tentation permanente » en encadrant la publicité. Sur ce dernier point, l'UFC cite en exemple la Grande-Bretagne où depuis avril dernier, un produit ne peut paraître à la télé aux heures des programmes pour jeunes enfants s'il n'a pas le bon profil. Il est question d'étendre cette disposition aux pré-adolescents et adolescents.
Le collectif déploie une panoplie d'arguments politiques : 167 questions écrites adressées à Roselyne Bachelot par les parlementaires, 40 000 courriels de citoyens envoyés aux députés via le site internet « obesipub.org » et un argument financier, particulièrement pertinent en période de déficit public : le coût de l'obésité et de ses conséquences (comme le diabète) qui est sur le point de dépasser celui des complications dues au tabac.