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L’avis des transporteurs
Transport routier : « La visibilité est insuffisante »

Pascal Vandalle, délégué du pôle terrestre de TLF.
© DR

Les Marchés Hebdo : Le secteur du transport routier de marchandises est reconnu en sous-capacité. Comment doit-on préjuger de 2019 ?

Pascal Vandalle : Pendant de longues années, le transport routier était en surcapacité. D’où une mise en concurrence qui a entraîné des difficultés économiques. Depuis un an et demi, on observe une reprise en dents de scie. La visibilité est insuffisante. Les transporteurs sont très prudents dans la gestion de leurs moyens matériels. L’embauche est un problème récurrent. Nous avons évalué, d’après sondage, un besoin de plus de 22 000 personnes en recrutement immédiat pour 1 600 entreprises. Cela cause des soucis d’exploitation, une difficulté à répondre à des besoins exceptionnels. Depuis le début de l’année, les tensions sont moins fortes. Mais la courbe des âges laisse présager un besoin de renouvellement.

LMH : Comment se portent les entreprises de transport routier ?

P. V. : Il y a un peu moins de disparition pour des raisons économiques. Mais la fragilité est toujours là du fait de marges très minces. La santé est fragile aussi au regard des politiques d’achat très dures, faisant intervenir des spécialistes de l’achat de prestation. On peut considérer que le transport alimentaire est plus robuste parce que spécialisé, faisant intervenir des conducteurs formés.

LMH : Quels sont les progrès à attendre sur les plans opérationnels et environnementaux ?

P. V. : L’Union européenne est moins volontariste en matière de report modal. De ce fait, les transporteurs européens réactivent leurs projets de massification. Passer de 3 ensembles à 2 nous semble intéressant pour l’environnement et face au manque d’effectifs. Ce qui suppose d’allonger les camions. Des expériences sont menées dans le nord de l’Europe et en Espagne. En France, des gros opérateurs de messagerie souhaitent aussi lancer une expérimentation sur quelques longs trajets. Nous visons le pré-acheminement vers le transport ferroviaire et le post-acheminement. Nous entamons la démarche auprès du ministère des Transports et voulons convaincre les parlementaires. Sur le plan énergétique, nous participons au programme d’engagements volontaires pour l’environnement (Eve) en trois ans qui vient d’être lancé sous l’égide de l’Ademe, pour inciter par divers moyens à améliorer les performances énergétiques et diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Ce programme s’élargit aux commissionnaires, intervenant dans le choix des transports et aux chargeurs incités à faire des conditionnements moins volumineux. Il est crucial en matière de livraison urbaine qui sera d’autant plus sous contraintes dans les centres urbains qu’elle se développe fortement.

Propos recueillis par Sylvie Carriat

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