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La filière laitière biologique
« Tirer à nouveau de la valeur du lait bio pour toute la filière »

Biolait représente désormais 27 % de la collecte française de lait bio et entend tirer profit de la relance des marchés pour récupérer de la valeur en 2014.

Christophe Baron, président de Biolait
Christophe Baron, président de Biolait
© C. BARON

 

Quel est le niveau de la collecte de Biolait en 2013 ?

Christophe Baron - En 2013, Biolait a collecté 115 millions de litres de lait soit 27 % de la collecte française en biologique. Nous avons été en retrait par rapport aux prévisions qui se situaient autour de 128 millions de tonnes. Nous avons fait le choix de réguler en marquant une pause dans l'arrivée des nouveaux producteurs pour maintenir un meilleur prix et une meilleure valorisation.

 

Quelles sont les perspectives pour 2014 ?

C. B. - Pour cette année, les perspectives sont meilleures. La consommation est repartie, surtout en lait de consommation. On retrouve des croissances à deux chiffres. En 2013, le prix moyen de base a été de 401 euros et le prix moyen payé au producteur de 415 euros. Les perspectives pour 2014 sont meilleures, notre grille d'acompte intègre une hausse de 30 euros/1000 litres.

Actuellement, nous essayons de valider un maximum de dossiers de conversion en nous appuyant sur notre bon maillage du territoire. Aujourd'hui, nous avons près de 600 points de collecte et 1 200 producteurs. Nous avons seize relais locaux dont neuf bases logistiques dans l'Ouest et le Nord. Pour les autres régions, nous avons noué des partenariats avec des structures existantes. Nous venons de créer une base dans les Vosges, une en Haute Normandie et une en Aquitaine sachant qu'au total, nous approvisionnons une cinquantaine de laiteries.

 

Avez-vous noué des partenariats avec la distribution ?

C. B. - Depuis 14 ans, nous sommes associés avec Biocoop. C'est une démarche groupement de producteurs - distributeurs qui associe des transformateurs. Elle se veut « équitable » en ce sens qu'elle repose sur des relations transparentes.

Depuis avril 2011, nous avons également un partenariat tripartite avec Système U et la laiterie de Saint-Denis-del'Hôtel. Nous avons fait un bilan très positif de notre première expérience de trois ans et venons de signer pour trois nouvelles années. En 2013, nous avons vendu 16 millions de litres de lait biologique français en bouteille sous MDD « Ubio ».

 

La France peut-elle développer fortement sa production de lait biologique dans les années qui viennent ?

C. B. - La France est vue comme capable d'alimenter le marché européen alors que la production européenne est en baisse de 3 %. Le Royaume- Uni vient de redynamiser sa production de lait conventionnel et un certain nombre de producteurs bio y retournent. En trois ans, la production de lait bio est passée de 400 millions de litres à 300 millions de litres. Au Danemark également, on assiste à un retour au conventionnel. L'Allemagne rencontre des difficultés pour développer sa production de lait bio en raison du coût du foncier et de l'énergie.

Cependant, depuis deux ou trois ans, la France a fait une pause dans les conversions. La collecte est attendue à 500 millions de litres fin 2014, 504 millions de litres fin 2015, des croissances qui restent très modestes. Et la transmission des exploitations pose question. La première génération d'éleveurs bio part à la retraite et il n'est pas toujours facile d'assurer la succession. L'enjeu est donc de relancer les conversions pour les cinq ans qui viennent. Car nous risquons de manquer de lait bio.

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