Système U s’en remet aux industriels de la viande
Une atmosphère d’assemblée générale régnait dans le palais des congrès le Dijon jeudi dernier. Il s’agissait bien d’une sorte de convention interprofessionnelle des viandes, réunissant des représentants d’éleveurs, des dirigeants d’industrie et des distributeurs ; sauf que ces derniers étaient tous du réseau Système U. Ces distributeurs se répartissaient selon leurs fonctions : il y avait les « Messieurs Agricoles » des quatre régions d’achalandage et leur coordinateur de la centrale nationale, des directeurs de magasins, dont les quatre associés en charge de la « File nationale boucherie », leur coordinateur national et leurs « binômes » commerciaux respectifs.
L’objet principal de la rencontre était le projet commercial d’un nouveau concept de vente pour la viande en libre-service. Ce concept qui s’installera au second semestre fait appel au savoir-faire des industriels. Il découle de la perte de professionnalisme des chefs de rayons et opérateurs de la grande distribution, de l’érosion du savoir culinaire, et s’inscrit dans la perspective de 70 % d’actes d’achat en LS, contre 60 % aujourd’hui. Côté rayon, le consommateur est assisté dans son choix. Les barquettes sont placées et signalisées selon leur emploi (« à rôtir », « à griller », « blanquette »…). Leur étiquette donne des conseils culinaires et leur présentation visuelle se rapproche le plus possible de l’image du livre de recettes. Un certain nombre de ces produits sont prêts à l’emploi, sachant que le poids des produits élaborés correspond à 20 % des ventes et qu’il croît de 20 % par an. Supposant que le consommateur fait son choix par espèce (veau, porc, bœuf ou agneau), l’enseigne rassemble les préparations bouchères et produits industriels des mêmes espèces. Par cette offre, l’enseigne veut renforcer le potentiel des achats familiaux et attirer les jeunes.
1 800 contrats signés avec 21 filières certifiées
Côté atelier, le préparateur est assisté grâce au mode d’emploi indiqué sur les viandes entreposées en chambre froide. Si par exemple la blanquette menace de manquer, celui-ci ira chercher le morceau correspondant à cet emploi et le découpera selon le mode d’emploi. Certaines pièces de viandes seront préalablement désossées et découpées. Ainsi, une épaule de veau pourra se présenter dans un sac contenant un rôti-épaule, des morceaux de blanquette et un jarret. Par ailleurs, l’enseigne met en place une gamme d’UVCI (unités de vente consommateur industrielle) pour ses viandes de « Qualité Recommandée ». A ce jour, 1 800 contrats ont été signés par les magasins U avec 21 filières certifiées.
L’enseigne décide ainsi de faire confiance aux industriels de la viande et aux producteurs qu’elle engage à créer avec elle de la valeur ajoutée et à « optimiser le service ». Dans un souci d’équilibre matière, elle cherchera à travailler par espèce. Ainsi, le fournisseur idéal de viande bovine l’approvisionnera en carcasses, kits culinaires, UVCI, viande hachée (domaine où Système U veut améliorer sa performance) et innovations, le tout en liaison EDI avec la centrale et portant un code EAN 128 transmissible jusqu’à la barquette.
L’enseigne approvisionne ses 849 points de vente via ses 7 entrepôts à hauteur de 65 % du volume écoulé (62 500 tonnes par an). Son chiffre d’affaires en boucherie a augmenté de 6,9 % à 752 millions d’euros l’an dernier, faisant progresser sa part de marché de 0,7 point à 8,6 % ; la plus forte progression de la grande distribution.
Pour son 30e anniversaire, Système U présente un chiffre d’affaires de 14,7 milliards d’euros, dont 78,6 % réalisés par les supermarchés, et vise 8,5 % de part de marché 2005.