SPE : les réductions de charges se profilent
Le ministre de l'Agriculture a annoncé hier à l'assemblée générale du Sniv (syndicat national de l'industrie des viandes) avoir signé les décrets qui excluent les déchets d'abattoirs du périmètre du Service public de l'équarrissage (SPE) à compter du 1er octobre. Il a aussi annoncé dans les prochaines semaines le lancement d'appel d'offre pour la collecte et la destruction des animaux trouvés morts en ferme. « Je veux que cela se traduise par une diminution des coûts », a-t-il précisé. Son intention rejoint le souhait exprimé par le président du Sniv, Jean-Paul Bigard, de voir l'État revenir sur sa « décision stupéfiante » du 1er janvier 2004 « de faire payer au seul secteur de l'abattage - maillon le plus faible de la filière - non seulement la destruction de ses propres déchets mais aussi le coût de la destruction des animaux morts en ferme. Ce qui a eu pour effet immédiat d'augmenter les charges d'exploitation de 50 % ».
Mais Dominique Bussereau n'a pu dire ce qui restera de la taxe d'abattage une fois les marchés publics conclus avec les équarrisseurs. Aussi, a-t-il assuré qu'il veillerait auprès de la grande distribution à ce que le principe de répercussion des sous-produits ne soit pas remis en cause.
Le ministre n'a pas annoncé si l'Ofival serait la « personne responsable des marchés» du SPE ou seulement l'office d'expertise de la DPEI (direction de la production et des échanges internationaux), comme on l'attendait. Au moins sait-on dans la filière viandes que le Cnasea cédera son rôle de banquier de l'équarrissage, comme l'a voulu la mission Brulhet.
Au Sifco, syndicat des équarrisseurs, on reste curieux de savoir qui émettra et dépouillera les appels d'offres, sachant que la rémunération des équarrisseurs et la notification des exécutions reviendront certainement à l'Ofival.
S'agissant du recyclage de certains coproduits encore interdits en France alors que le règlement européen les autorise, le ministre s'est abrité derrière les évaluations de l'Afssa en cours. Mais il a promis de demander au coordinateur interministériel de la biomasse, récemment nommé, de se pencher sur la défiscalisation partielle du bio-gaz de source animale.