SPE : les bouchers vont peu contribuer
Si les ateliers de découpe doivent désormais payer pour le retrait des colonnes vertébrales de bovins de plus de douze mois, les boucheries, elles, sont pour la plupart exonérées. Les DSV et les sociétés d’équarrissage l’ont constaté : l’aide publique de 1 000 euros par an couvre généralement les frais d’enlèvement. Cela vaut aussi pour une importante proportion de magasins appartenant au même établissement mais des comptabilités séparées.
Un soulagement pour la société Setix, dans les Yvelynes, témoigne son dirigeant, à laquelle un paiement pour plus de 10 petites structures « aurait fait très mal ». Au final, le forfait payé à la Saria par son atelier central de découpe paraît supportable, même si « quelques centimes d’euros supplémentaires » s’ajoutent, par kilo de viande vendue, aux augmentations du carburant ou des emballages.
La redevance devrait donc être l’exception dans l’artisanat. Reste le problème des sociétés concernées et, sans doute aussi, la question de la pérennité de l’aide gouvernementale. La FNBCT (fédération nationale de la boucherie charcuterie traiteur) « espère beaucoup une révision des modalités de collecte », affirme une porte-parole. L’autorité sanitaire serait favorable à l’espacement des collectes. Celles-ci se font chaque semaine (parfois pour seulement 10 kg de MRS). Elles pourraient se faire chaque mois grâce à des congélateurs spécifiques. Question : qui paiera ces équipements ? La loi sur les territoires ruraux semble pouvoir accueillir ce changement. « Il faut que la facture soit la moins lourde possible », insiste-t-on à la FNBCT.
Les équarrisseurs ont aussi intérêt à rationaliser le ramassage chez les bouchers, puisqu’ils fonctionnent au forfait. L’enjeu financier n’est pas négligeable. En Ile-de-France, il serait de 23 euros en moyenne par semaine et par boucherie. Mais le remplacement, espéré par l’administration, du système de réquisition par celui des appels d’offres pourrait bouleverser la donne.