SPE : les bouchers se montrent coopératifs
La tentative du gouvernement de retirer aux bouchers le crédit de 1 000 euros dont ils bénéficient au titre du Service public de l'équarrissage SPE, irrite une profession par ailleurs très disposée à réduire les coûts d'enlèvement des colonnes vertébrales de bovins de plus de 12 mois et autres MRS (matériels à risque spécifié).
Cette aide se traduit par la gratuité du service pour la grande majorité des bouchers qui devraient théoriquement payer aux équarrisseurs environ 20 euros par enlèvement hebdomadaire. Elle n'épargne cependant pas aux commerçants situés dans des zones peu concentrées et enclavées d'acquitter jusqu'à 30 euros l'enlèvement une fois épuisé leur crédit de 1 000 euros. Les plus infortunés ont reçu leurs factures dès l'été dernier.
La Confédération française de la boucherie, charcuterie, traiteur (CFBCT) a des arguments pour que la loi de finances de 2006 conserve l'intégrité de cette aide. L'organisation, qui a participé activement aux travaux de réforme du SPE dirigés par Jacques Brulhet, était prête dès juin dernier à expérimenter des solutions d'abaissement. Elle n'a reçu l'autorisation de la DGAL qu'au 1er novembre. En conséquence, ces travaux, conduits sur 6 sites pilotes avec les équarrisseurs et sous la houlette des services vétérinaires locaux, viennent seulement de commencer. Quand seront trouvées des solutions fiables sur le plan sanitaire, il s'agira d'informer concrètement les 16 000 bouchers pratiquant le désossage des gros bovins. Le tout prendra au moins une année.
Exemples de solutions étudiées : le retour des MRS à l'abattoir ; pour les bouchers ayant plusieurs sites, le transfert par eux-mêmes sur un seul site ; le ramassage groupé des MRS et des sous-produits peu valorisables (en mélange ou dans des camions cloisonnés).