SPACE : un Premier ministre en décalage
Très attendu au SPACE (Rennes), le jeudi 12 septembre, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault n’a pas convaincu les représentants des filières animales françaises, dans ce qui est devenu le premier salon professionnel de l’élevage en France. Le chef du Gouvernement a bien annoncé des mesures d’urgence pour soulager les acteurs de la filière du poulet-export, dans la tourmente depuis la mise à zéro du mécanisme des restitutions à l’exportation. Il a également parlé de fa ire évoluer « la réglementation des zones en excédents structurels » où est concentré l’essentiel des productions animales en Bretagne. Où encore d’assouplir la réglementation des installations classées en créant un régime d’enregistrement à la place du régime d’autorisation. Mais il s’agit là d’intentions qui demandent du temps avant d’être finalisées. Or, les filières animales veulent du concret tout de suite, en particulier en ce qui concerne l’assouplissement des règles administratives qui, disent-ils, bloquent toute évolution des structures d’exploitation. Le Premier ministre a rappelé que le Gouvernement n’est en place que depuis seize mois, qu’il invente actuellement les outils à même de permettre au système agricole et agroalimentaire français « de se moderniser, de participer à la transition écologique, de créer de la valeur ajoutée, des emplois et d’exporter ». Il cherche par exemple, au sujet des prix agricoles, « à rénover les relations entre l’industrie et la distribution » dans le cadre du projet de loi « consommation » et « à lutter contre les comportements abusifs ». De ce point de vue, le chef du Gouvernement a fait une allusion à Lactalis sans le nommer : « en lait, quand les contrats sont signés, ils doivent être respectés ». Jean-Marc Ayrault a également parlé de la compétitivité et de la nécessité d’abaisser les charges en exploitation. Pour la Bretagne, il a demandé au conseil régional, aux conseils généraux et à tous les acteurs du secteur de travailler pour préparer « un plan Bretagne d’ici à la fin de l’année ». Il ne faudrait pas que ce soit un plan de plus. Le dernier plan sectoriel régional n’a que deux ans. Il avait établi par la précédente majorité.