Aller au contenu principal

SNIV : s’adapter à la nouvelle donne

Les nuages s'accumulent dans le ciel de l'industrie des viandes. Tandis que la fièvre catarrhale s'étend, perturbant gravement les échanges de bétail et de viande en France et à l'export, le monde de l'élevage et de l'abattage est confronté ces derniers mois à une flambée des cours des matières premières agricoles et à une concurrence accrue de la part des origines étrangères, qu'il s'agisse de bœuf, de veau ou d'agneau.

Changement d'époque

Le syndicat national de l'industrie des viandes (SNIV), qui tient son assemblée générale aujourd'hui à Paris, voit dans ces évolutions les premières conséquences visibles de la libéralisation progressive de la politique agricole européenne. Et pour le président du SNIV, Jean-Paul Bigard, ces évolutions ne sont pas passagères. Elles marquent un vrai « changement d'époque », auquel les industriels français vont devoir s'adapter, comme leurs principaux concurrents européens ou américains du sud, qui ont abondamment restructuré et investi ces dernières années dans des politiques commerciales agressives et cohérentes.

« L'avenir apparaît d'autant plus incertain pour la filière bovine française que la hausse des matières premières végétales risque de détourner une partie des éleveurs de leurs métiers et d'encourager une délocalisation de l'engraissement », analyse le directeur du SNIV, Pierre Halliez. « Solidaires de leur amont, les industriels français risquent de s'en trouver affaiblis. Le gouvernement ne semble pas pour l'instant en avoir pris conscience, pas plus qu'il ne semble avoir intégré le risque que la réforme de la loi Galland et la course à la baisse des prix fait peser sur les entreprises agroalimentaires proches de leur amont agricole. Si les industriels de la viande doivent baisser leurs prix tandis que les éleveurs doivent vivre de leur production, la marge de manœuvre (et financière !) des industriels de la viande pourrait vite se réduire comme peau de chagrin », conclut Pierre Halliez.

Pour sortir de cet étau, Jean-Paul Bigard devrait appeler aujourd'hui la filière bovine, avec l'aide de ses partenaires et des pouvoirs publics, à accélérer sa mutation et à travailler à la constitution d'une véritable « politique industrielle », qui intègre la dimension agroalimentaire. En clair, une modernisation des outils et des pratiques qui permettent aux produits français de mieux de différencier sur le marché. Une volonté qui marque une prise de conscience générale dans le secteur français de la viande, de la nécessité de bouger. Rappelons que la FNICGV a ainsi engagé en début d'année un « projet d'accompagnement » des entreprises du négoce et de la transformation de la viande à l'horizon 2007-2010.

Les données commerciales annuelles qui seront publiées aujourd'hui (voir p 1) par le SNIV montrent que les industriels français continuent de fabriquer des produits de plus en plus élaborés. A l'entendre, Jean-Paul Bigard veut que le mouvement s'accélère encore.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio