Signes de qualité : « sécurité pour l'éleveur et le consommateur »

Henri Baladier, président de Fil rouge et éleveur de charolais.
Les Marchés Hebdo : Comment réagissent les éleveurs sous signes officiels de qualité à la crise qui touche la filière viande ?
Henri Baladier : La crise est générale, tout le monde la ressent. Mais les éleveurs sous signes de qualité bénéficient de la sécurité et de la régularité du débouché, ainsi que de plus-values qui récompensent leurs efforts supplémentaires. Pour être payé plus, il faut avoir des arguments. Depuis de nombreuses années les signes officiels de qualité sont mobilisés sur les questions de contractualisation, du bienêtre animal, des circuits plus courts et de répartition de la plus-value au sein de la filière. Depuis le début de la crise de l'élevage, sont mis en avant la vente directe ou le local. C'est intéressant, mais ces modes de commercialisation sont moins contrôlés. Ce sont des solutions partielles, qui de plus pourraient faire concurrence à des points de vente vertueux comme les artisans bouchers.
LMH : Quelle est la part des signes officiels de qualité dans les volumes consommés en France ?
H. B. : Elle représente moins de 5 % des volumes. Le potentiel de production est pourtant immense. En porc label Rouge, elle pourrait être décuplée. Les consommateurs recherchent de la qualité et de la sécurité, encore faut-il qu'on leur en propose. Aux distributeurs de jouer le jeu.