Aller au contenu principal

Selon le MOMA, le monde gagne à retarder Doha

Trois questions à Christian Pèes, président du groupe Euralis et un des animateurs du MOMA (mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture).

Les Marchés : Comment interprétez-vous l’abandon de la date butoir du 30 avril pour trouver un compromis au cycle de Doha ?

Christian Pèes : Il n’y a pas les fondements pour aboutir à un accord. De notre point de vue, les bases de la négociation sont déséquilibrées, inéquitables. Alors, cela ne me déplaît pas que l’échéance du 30 avril soit abandonnée. Non que je sois contre un accord à l’OMC, comme on me l’a fait dire dans la presse un peu rapidement ; ce sont les modalités de l’accord qui ne me vont pas.

LM : Où en est le MOMA ? Son modèle économique et son agence de notation n’arrivent-ils pas un peu tard ?

C. P. : Il est vrai qu’il aurait mieux valu être prêts il y a un an… Mais nous sommes en phase d’élargissement à l’international et au-delà de l’agriculture. Un certain nombre de pays africains veulent nous rejoindre. La liste de nos parrains s’élargit. Nous sommes rejoints par le professeur Luc Montagnier (président de l’Institut de recherche contre le Sida ndlr). Six mois après avoir annoncé la mise en place d’un nouveau modèle économique inspiré de la théorie des jeux et d’une agence de notation, nous entrons dans leur construction concrète.

Grâce à ces outils, on regarde, on mesure les effets des processus de libéralisation selon des critères d’appréciation à la fois économiques et sociaux, en s’affranchissant des considérations théoriques et des dogmes ; et nous serons force de propositions. La ministre (déléguée au Commerce extérieur ndlr) Christine Lagarde est très intéressée par notre démarche. Mais vous avez raison, notre initiative peu paraître un peu tardive.

LM : Croyez-vous, comme Peter Mandelson, Commissaire en charge du commerce, qu’un compromis soit possible « d’ici à l’été » ? Et s’il n’y avait pas d’accord ?

C. P. : On n’y arrivera pas cet été… et je n’y tiens pas d’ailleurs : comment mettre en place quelque chose de cohérent avec un ou deux mois de plus ? D’ailleurs, on voit bien que les agriculteurs américains, bien qu’ayant des visions différentes des nôtres, ne sont pas disposés à lâcher du lest sur leurs subventions. On n’en est pas à six mois près sur un dossier d’une telle importance ! Et puis, le monde ne s’arrête pas de tourner parce qu’une négociation échoue.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio