Résultats chahutés pour les coops céréalières
L'exercice est délicat pour les coopératives de collecte. Elles doivent tout à la fois payer leurs adhérents sans trop les décevoir au regard de la flambée des cours et compenser la maigre récolte 2007 par les meilleures ventes possibles sur un marché chahuté. Dans cette situation sans précédent, la couverture de risque offerte par les marchés à termes « n'est pas la panacée universelle », commente Vincent Magdeleine, directeur de la section Métiers du grain de Coop de France (ex-FFCAT), qui tenait son assemblée générale mardi 13 novembre. Le marché à terme « est un outil d'assurance qui a un coût » et il n'est pas simple de le maîtriser. Les neuf dixièmes des coopératives s'abstiennent de vendre avant d'avoir acheté. Mais sans commettre d'hérésie, certaines ont pu essuyer une récolte décevante (en orge de printemps en particulier). Aussi, s'attend-on à des résultats très hétérogènes de la campagne 2007-2008.
5 fusions, 10 unions
Le volume collecté, diviseur des charges fixes, est en régression pour la troisième année consécutive (de près de 4 % selon les estimations). Et les frais financiers (notamment ceux des emprunts à court terme, en augmentation) handicapent les résultats.
Afin d'alléger diverses charges, les coopératives de collecte et d'approvisionnement poursuivent leurs regroupements de moyens. L'état des restructurations 2007 comporte 5 fusions (en Charente maritime, dans le Gers, la Loire, la Meuse et le Vaucluse) et 10 unions ou partenariats, tant en collecte qu'en appros.
D'après l'observatoire sectoriel Coop de France-FNR-Unigrains, sur 141 coopératives (soit 84 % de la collecte du secteur coopératif), les entreprises avaient en 2006 un fonds de roulement sur chiffre d'affaires hors taxe de 15,5 %, une autonomie financière de 78 % (ces deux ratios étant en amélioration sur les trois années précédentes) et un endettement net sur capacité d'autofinancement de 4,7 %. Selon Coop de France, le résultat net de la campagne 2006-2007 devrait rester proche de celui de la campagne précédente (1,3 % du CA hors taxe) du fait de marges stables en collecte et en appros. La campagne en cours ne promet pas forcément d'amélioration.