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Raisin : quand le meilleur du blanc rencontre le meilleur du noir

Il existe deux AOC pour le raisin de table, l’une en blanc, le Chasselas de Moissac, l’autre en noir, le muscat du Ventoux. Alors que la campagne démarre, les deux raisins s’unissent dans la réflexion et la communication.

Le chasselas de Moissac est le plus ancien dans l’appellation d’origine contrôlée (AOC). Un décret, obtenu en 1971 et révisé en 2003, a permis de renforcer le lien avec le terroir et de prendre en compte les questions environnementales et fixe la barre de la qualité gustative très haut. Sur 8 000 tonnes de production globale, seules 5 à 6 000 tonnes seront commercialisées en AOC soit, selon les années 60 à 65 % du tonnage. Le reste sera commercialisé sous la dénomination « Quercy ».

420 producteurs se partagent les 930 hectares revendiqués en AOC, mais le nombre de candidats pose problème : « Nous enregistrons régulièrement une érosion du nombre de producteurs, s’inquiète Gérard Lavilledieu, président du Syndicat de défense. Nous perdons des producteurs car les exploitations ne trouvent pas de successeurs et la situation économique est complexe ». Le chasselas de Moissac est vendu à 1,50 € lorsqu’il porte l’appellation et 0,50 € quand il est déclassé. « Les chasselatiers sont en souffrance économique, poursuit Gérard Lavilledieu. Les relations avec les GMS, qui représentent 60 % de nos ventes, sont tendues. Ceci est difficile à accepter pour un raisin qui est souvent vendu à un prix moyen consommateur de 10 € le kg et qui peut monter jusqu’à 18 € ».

Danger, le nombre de producteurs baisse

Pour le muscat du Ventoux, les problématiques sont similaires. Avec 380 producteurs, ce sont 1 100 hectares qui sont revendiqués en AOC sur un potentiel de 1 800 produisant 1 500 tonnes de raisin.

« Nous assistons à une baisse en nombre de producteurs, mais la superficie demeure pratiquement à l’identique, remarque René Reynard, président du syndicat de défense, mais aussi président de la section nationale raisin de table. En plus de la diminution du rendement à l’hectare imposée par l’Inao, nous avons en face de nous les GMS qui, par manque de connaissance de notre métier, ne veulent pas tenir compte du prix de revient d’une appellation. Nous assistons ainsi à un appauvrissement lent mais durable du potentiel de production français. Entre la qualification des exploitations, l’agriculture raisonnée et nos propres conditions de productions, nous sommes à la limite de l’acceptable. Au-delà, nous perdons de l’argent ».

Un autre dossier est en préparation mais en IGP, cette fois : la cerise du Ventoux. La CCP disparaissant pour accompagner l’IGP, le syndicat se pose la question de la suite à donner. La Commission nationale des labels et des certifications (CNLC) presse pour boucler le dossier, mais les producteurs se demandent s’ils ne feraient pas mieux d’attendre l’IGP voie directe à partir du 1er janvier 2007.

La réforme du système d’origine et de qualité avec le nouveau rôle de l’Inao accroît préoccupations des deux appellations. Vers quel type d’organisme de contrôle se tourner et avec qui ? A priori, au niveau de réflexion actuelle, la tendance est favorable à l’organisme agréé, moins coûteux que l’organisme certificateur, mais avec quelles autres appellations ? Si le chasselas de Moissac peut trouver d’autres productions dans le même secteur, le muscat du Ventoux est plus isolé. Mais surtout, chacun voit arriver le surcoût du nouvel organisme qui pourrait bien « rafler » les quelques centimes d’euros qui restent aux producteurs sans espoir de rentabiliser le surcoût engendré.

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