Quand des PME s’unissent pour grouper leurs achats
Confrontées à la flambée des prix des matières premières, isolées face à la concentration des fournisseurs, les PME de l’agroalimentaire subissent des difficultés croissantes dans leur politique d’achat. C’est en partant de ce constat que deux professionnels du secteur ont mûri l’idée de créer « le premier groupement d’achat pour les entreprises de l’agroalimentaire ». Le principe de Scorefood, né le 1 er juin dernier à Nantes, est on ne peut plus simple. « En mutualisant on optimise les achats grâce à l’effet de volume », résume le co-fondateur Laurent Le Clec’h, 15 ans d’expérience dans la fonction achats, notamment chez Entremont Alliance. Scorefood, « entité externe, neutre et structurée », s’adresse à des entreprises de 50 à 200 salariés, au poste achats compris entre 10 et 100 Meur. Elle leur propose de négocier des prix et conditions d’achats optimisés sur des services, des consommables et des matières premières (poudres de lait, farines, huiles végétales...), y compris à l’importation. La liste des postes d’achats évoluera selon les vœux du conseil d’administration, ouvert aux dirigeants des PME adhérentes.
Adhésion annuelle
« Notre slogan est « Ensemble achetez mieux ! » Nous ne nous substituons pas au responsable des achats, nous ne sommes que les animateurs du système », précise Laurent Le Clec’h. Pour chaque poste, le groupement référence deux à cinq fournisseurs. Ceux-ci lui reversent une commission au prorata du CA réalisé, qui s’ajoute à l’adhésion annuelle (autour de 4 000 euros) acquittée par les adhérents. Au-delà des gains économiques et de temps, Scorefood a l’ambition d’ « inventer un esprit de club, d’échange d’expériences. Historiquement il y a un côté confidentialité dans l’agroalimentaire. Mais les produits se sont standardisés, les secrets d’alcôve n’en sont plus », assure le dirigeant. Conseil, veille sur les marchés et organisation de réunions feront donc partie de la panoplie Scorefood, qui mise sur l’entrée au capital d’adhérents pour grandir. Les dirigeants de la société se donnent 18 mois pour atteindre le point mort de l’entreprise fixé à 30 Meur, l’objectif étant de compter 100 adhérents d’ici fin 2008.