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Gestion
Protéger ses fournisseurs par l’assurance

Le pôle agroalimentaire de Bessé, société de conseil et de courtage en assurance, est en expansion. Il répond aux demandes de ses clients de mieux protéger leurs fournisseurs agriculteurs des aléas. Explications.

Gildas Tual (au centre), directeur de Bessé Agro, rassemble plusieurs experts pour un client.
© Bessé Agro

Les grandes entreprises ou entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont un avantage dans le domaine de l’assurance, mais aussi les entreprises de taille plus modeste qui se regroupent pour assurer certains risques. Elles peuvent faire appel à un courtier qui va mettre à leur disposition des équipes pluridisciplinaires et leur négocier un contrat sur mesure avec plusieurs assureurs, et éventuellement associer au montage un réassureur (un assureur des assureurs).

Bessé Agro fait partie de ces courtiers, avec la particularité pour le pôle agroalimentaire de cette société de conseil et de courtage en assurance, de faire travailler une quarantaine de spécialistes du secteur. « En agroalimentaire, il y a des risques particuliers comme les risques environnementaux particuliers, ou de responsabilité civile au sens large, par exemple les intoxications causées par des produits ingérés. Nous savons mieux que d’autres courtiers évaluer ces risques », assure Gildas Tual, directeur du pôle Bessé Agro. Exemple de risque particulier : explosions de silos, séchage, non-conformité, défauts de conseils aux agriculteurs…

Pas d’exclusion pénalisante

« Nous identifions les risques, où ils sont, poursuit Gildas Tual, nous bâtissons des programmes, affinons les besoins en garanties supplémentaires. Nous repérons dans les polices des assureurs les exclusions pouvant être pénalisantes. Par exemple, de nombreuses polices excluent les risques liés à la présence de mycotoxines. Nous empêchons les assureurs d’exclure les risques associés aux métaux lourds. »

83 millions d’euros de primes

Les deux tiers des clients de Bessé Agro sont des grosses coopératives ou unions de coopératives et un tiers de groupes privés, dont le chiffre d’affaires est rarement inférieur à 100 millions d’euros, indique le directeur. Le pôle compte au total quelque 120 clients. Il pèse sur les assureurs mondiaux, en partie par son appartenance au groupe Bessé ; il leur a rapporté, en 2017, 83 millions d’euros de primes d’assurance IARD (incendie, accidents et risques divers) ou à la personne. En 2016, c’était 77 millions d’euros, dans la lignée de la progression continue depuis les débuts de Bessé Agro il y a une vingtaine d’années. « La fréquence des sinistres a diminué grâce à la prévention des risques ou les rappels de produits. Mais la gravité s’est alourdie. Un simple problème de conformité de produit bio se répercute dans tous les contrats », témoigne Gildas Tual.

Garantie du chiffre d’affaires via les organismes collecteurs

L’assurance des agriculteurs est la dernière évolution notable de Bessé Agro. À travers les coopératives agricoles ou négoces, plus de 4 000 producteurs de grandes cultures ont ainsi bénéficié d’une garantie du chiffre d’affaires minimum, selon un communiqué de février. Sur la quarantaine de collaborateurs de Bessé Agro, une dizaine travaille sur les solutions de garantie de revenu des producteurs.

Le besoin d’assurance dans la pomme de terre industrielle

Bessé Agro n’a pas été sollicité par les industriels ou coopératives de la filière pomme de terre. Cependant, les opérateurs de cette filière, notamment pour la fabrication de frites ou autres préparations, sont à la réflexion. Selon Bertrand Ouillon, délégué du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre, la baisse de rendement de cette année, de 10 à 20 %, montre les limites des assurances, « qui se déclenchent pour des pertes en volume de 25 à 30 % », considère-t-il. C’est dans le cadre interprofessionnel que se traite le problème, avec chaque industriel et au cas par cas. Bertrand Ouillon signale avec intérêt un nouveau système d’assurance individuel inspiré par l’Union nationale de la pomme de terre, qui s’appuie sur les incidents climatiques et non les rendements.

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