Protéagineux : des bons prix et une bonne récolte
Les responsables de l’UNIP, Union Nationale Interprofessionnelle des plantes riches en protéines et d’Arvalis, Institut du Végétal, ont présenté mardi la situation des récoltes et du marché des protéagineux en fonction de chiffres encore provisoires mais qui illustrent bien les tendances de ce marché. Les surfaces en pois et féveroles enregistrent en 2004 une légère hausse avec 365 700 hectares pour les premiers et de 87 400 hectares pour les secondes.
Ce qui ne peut encore être interprété comme un renversement de tendance, mais signifie peut-être que ces productions sont sorties du creux de la vague. Les rendements moyens nationaux estimés à 47,3 q/ha pour les pois et de 40 à 45 q pour les féveroles sont encore relativement modestes et surtout hétérogènes, variant pour les pois de 28/30 q dans le Sud-Ouest, à 61 q dans le Nord, mais globalement supérieurs à ceux de l'an dernier. Ils fourniront une récolte de 1,73 million de tonnes en pois, soit pratiquement le niveau de 2002. Les estimations ne sont pas faites pour la féverole en raison des rendements encore imprécis, la récolte n’étant pas terminée.
Les bons prix obtenus pendant la campagne 2003-2004, dans le sillage de la hausse du blé et des tourteaux de soja, ont sans doute contribué à la reprise des semis. En 2003, les acomptes versés aux producteurs à la livraison au moment de la moisson ont été aussi élevés en pois qu’en blé compte tenu de l’écart de 20 euros à la tonne entre les deux plantes, qui est un bon indicateur de la compétitivité du pois dans les assolements céréaliers. Pour cette campagne, dans un contexte de baisse du prix des céréales, les acomptes pour les protéagineux baisseront aussi mais le différentiel sera maintenu.
Les conditions de marché ont sensiblement évolué durant la dernière campagne en raison d’une forte réduction de la demande indienne en pois jaunes (alimentation humaine) pour avoir fortement accru sa production de pois chiches. Les exportations françaises sont ainsi tombées de plus de 500 000 t en 2002-2003 à 100 000 t pour la dernière campagne. il est peu probable que ce volume s’accroisse. Dès lors, la très importante plus value obtenue en 2002-2003 par le pois jaune par rapport au pois standard (alimentation animale) s’est considérablement réduite en 2003-2004, ce qui risque de se prolonger cette campagne.
En revanche, l’Égypte et le Maghreb resteront gros importateurs de féveroles, ce dont la France devrait profiter d’autant que l’Australie, exportateur traditionnel, est pénalisée par les taux de fret élevés. L’UNIP envisage ainsi des ventes à l’Égypte pour cette campagne, d’au moins 160 000 tonnes contre 140 000 l’an dernier. L’UNIP conclut que « les conditions de récolte et les prix de marché s’affichent globalement satisfaisants, particulièrement en féveroles. »