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Produits laitiers : le déséquilibre est mondial


> La production des six plus grands bassins exportateurs a augmenté de 0,69 % sur les cinq premiers mois de l'année selon la Commission européenne.
Alors que la crise du lait se confirme en France et dans le reste de l'Europe, la sortie des quotas est pointée du doigt. Mais le marché des produits laitiers est mondialisé, il souffre aussi d'un recul de la demande internationale.

Selon la Commission européenne, la production cumulée des six plus grands bassins exportateurs a augmenté de 0,69 %, soit plus de 825000 tonnes sur les cinq premiers mois de l'année comparée à la même période de 2014. La production américaine a progressé de 670 900 tonnes. Les hausses sont moins importantes, mais restent considérables en Australie (+106 100 t), en Nouvelle-Zélande (+67 000 t), dans l'Union européenne (+44400 t, +0,2 %) et en Uruguay (+17600 t). Seule l'Argentine affiche une baisse de sa production laitière (-80 600 t). La Chine, la Russie et la Biélorussie ont aussi développé leur collecte. La demande mondiale n'affiche pas une croissance identique, et les échanges ont même reculé, selon Eucolait (association européenne du commerce des produits laitiers). L'embargo russe, prolongé jusqu'à août 2016, limite les achats de ce pays. Quant à la croissance chinoise, elle reste ralentie. La récente correction de la Bourse de Shanghai n'a pas amélioré le contexte économique du pays. Les achats de produits laitiers sont limités, d'autant plus que les stocks chinois semblent encore bien fournis. L'USDA estime que les importations chinoises de poudres de lait en 2015 seront près d'un tiers inférieures à leur record de 2014. Par ailleurs, selon Eucolait, les autres régions importatrices importantes (Sud-Est asiatique, Moyen-Orient et Afrique) semblent pour le moment correctement couvertes et leur demande est ralentie. La baisse des prix du pétrole, entamée il y a un an, limite aussi le pouvoir d'achat de certains pays (Mexique, Venezuela, Algérie). Seule note positive, la réouverture du marché iranien.

Aucun signe de reprise du côté de la demande

Au premier semestre, le dynamisme de la consommation intérieure américaine a limité les disponibilités à l'export. Une opportunité pour les marchandises européennes qui bénéficiaient de plus d'un taux de change favorable. Mais avec la progression de la production outre-Atlantique, l'équilibre du marché aux États-Unis donne des signes d'évolution et un retour du pays sur la scène internationale est probable. Alors que les États-Unis sont la première destination des produits laitiers européens, la demande pourrait se tasser si la production décolle. La concurrence néo-zélandaise est aussi importante. Des achats de l'Algérie, un client traditionnel de la France, ont été rapportés en milieu d'année.

Progression de la production outre-Atlantique

Alors que la demande ne donne aucun signe de reprise à moyen terme, seul un tassement de l'offre pourra équilibrer le marché. L'Union européenne a déclenché ” l'intervention pour les poudres de lait, dont les prix ont renoué avec leurs bas niveaux de 2009, fin juillet. En un mois, 8 900 tonnes ont déjà fait l'objet d'aide au stockage public, notamment en provenance de Belgique. Les réformes laitières ont augmenté dans les pays baltes, au Danemark ou au Royaume-Uni par exemple. En Nouvelle-Zélande comme aux États-Unis, après les récentes baisses des prix du lait, l'USDA a révisé ses estimations de production en baisse de 2 %.

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